Algérie

Un bon début...



Un bon début...
Désormais, il sera «loisible, à compter de cette date [hier], à tout citoyen, de retirer son acte de naissance auprès de sa commune de résidence et de toute autre commune du territoire national sans avoir à se déplacer vers la commune de son lieu de naissance». C'est l'explication du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales annonçant la mise en service du registre national de l'état civil automatisé. Voilà une bonne nouvelle, même si elle a mis du temps pour arriver. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit-on. Mais peut-on crier victoire ' Peut-on dire qu'on a sonné le glas de la bureaucratie et des tracasseries administratives qui empoisonnent le quotidien des citoyens ' Théoriquement, oui. Réellement, dans la pratique, l'application pourra réserver de mauvaises surprises. Quand des agents d'état civil exigent encore la présentation de la carte d'électeur pour le retrait d'un document -et ça se passe dans une commune de la capitale-, alors que cette pratique est interdite par la loi depuis belle lurette, on doit s'attendre à d'autres blocages. Un agent qui veut faire payer ses services ou qui n'a pas envie de travailler n'est jamais en manque d'idées. Si on a inventé la pénurie de formulaires, la limitation du nombre de documents qu'on est en droit de retirer ou de faire légaliser, des horaires pour les dépôts de demandes et les retraits de pièces administratives, on peut aisément imaginer d'autres stratagèmes, comme la panne de réseau, excuse archi utilisée par tous les services administratifs. Ce listing, qui n'est pas exhaustif, des différentes «astuces» utilisées par des employés, qui sont souvent couverts par leurs chefs hiérarchiques, au bas de l'échelle de responsabilité, montre l'étendue de la disjonction entre sommet et base de la pyramide. Le problème n'est pas uniquement dans l'informatisation et la modernisation de l'administration, mais également dans les personnes qui, derrière leurs guichets, font la pluie et le beau temps, sans se soucier aucunement de la loi, des droits des citoyens et de leurs devoirs en tant qu'employés dans une administration censée être au service de ces citoyens. Prendre de bonnes décisions et annoncer leur entrée en vigueur ne suffit pas. Les meilleures décisions ne serviraient à rien si elles ne sont pas suivies et appliquées dans les faits. Et c'est précisément là que se situe le n?ud gordien qu'il faut trancher. On n'a d'ailleurs cessé de souligner que ce ne sont pas tant les lois, règlements et textes qui posent problème que leur mauvaise application, pour ne pas dire non application. Ainsi, les pouvoirs publics sont tout aussi attendus sur le suivi sur le terrain des lois qu'ils promulguent. Contrôles et sanctions doivent devenir une pratique courante dans l'administration, si on veut réellement la mettre au service du citoyen et du pays.H. G.




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