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Un bol d'air pour l'Algérie



L'année 2021 sera-t-elle moins catastrophique que celle de 2020 sur le plan économique' Très probable. Certains indices ne trompent pas. Le retour de la croissance est annoncé par les principales institutions internationales. Celle de l'Algérie doit faire un bond à 3,8% selon les projections de la Banque mondiale, publiées dans son rapport de janvier 2021 sur les perspectives économiques mondiales, contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l'économie et l'emploi. La Banque africaine de développement prévoit de son côté un retour à un niveau élevé de sa croissance qui lui permettrait une réduction «importante» de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022, dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques de l'Afrique 2021, publié le 12 mars dernier. L'élément déterminant qui permet cependant, d'affirmer que la situation financière du pays sera meilleure que celle de l'année précédente reste incontestablement le prix du baril de Brent, référence du pétrole algérien. Plus les prix du pétrole augmentent, mieux l'Algérie se porte. C'est incontestable. Et c'est vraisemblablement le cas. Toutes les initiatives prises par les gouvernements précédents pour sortir de la crise financière ne peuvent s'accompagner d'effet notoire sans un rebond significatif des cours de l'or noir. Sans cela l'économie nationale demeurera, en effet, convalescente. Aucune autre médication ne s'est avérée efficace jusqu'à maintenant. La réduction de la facture des importations, celle du budget de l'Etat et de la compagnie nationale des hydrocarbures de 50% ont certes permis d'amortir le choc et de réduire l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'économie nationale, mais le pays reste chevillé à son pétrole dont les exportations lui assurent l'essentiel de ses revenus. Sa dégringolade qui s'est amorcée vers la mi-juin 2014, sans relâche, a eu raison de sa trésorerie. Un bas de laine de près de 194 milliards de dollars qui est retombé à quelque 44 milliards de dollars à la fin de l'année 2020 qu'il compte coûte que coûte préserver. La conjoncture actuelle doit le lui permettre. Le vent souffle en sa faveur. Les prix du pétrole qui avaient plongé de plus de 3% le 13 mai sont repartis à la hausse le lendemain, profitant du déclin de la devise américaine et de la perspective d'une forte reprise de la demande aux Etats-Unis à l'approche des beaux jours. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet avait terminé la semaine à 68,71 dollars à Londres, en hausse de 1,66 dollar par rapport à la clôture de jeudi a poursuivi sa marche en avant. Il s'échangeait à 68,91 dollars hier à 10h00. L'économie nationale, qui repose essentiellement sur ses exportations pétrolières et gazières, peut légitimement, espérer de meilleurs revenus qu'en 2020. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, évolue au-dessus des 60 dollars depuis pratiquement le début de l'année. Il se situe à près des 69 dollars actuellement alors que l'Algérie a confectionné sa loi de finances sur la base d'un baril à 40 dollars. La marche en avant des cours de l'or noir doit en principe se poursuivre. La conjoncture s'y prête. Paroles d'experts. «Avec l'Europe et les Etats-Unis qui devraient progressivement assouplir les restrictions sur les voyages nationaux et internationaux, la demande de produits bruts va probablement bondir entraînant avec elle les prix», a assuré Josh Mahony, analyste d'IG. Un bol d'air rédempteur pour l'économie nationale. Les réserves en devises doivent, être moins sollicitées pour assurer les équilibres financiers. Malgré une année éprouvante due aux dommages provoqués par la pandémie de Covid-19 (baisse des revenus pétroliers, des réserves de change...), l'Algérie a montré des signes évidents de résilience qui lui permettent de confirmer son statut de 3ème économie de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et de locomotive du Maghreb et a exclu le recours à l'emprunt extérieur. Sa dette extérieure, moins de6 milliards de dollars en 2019, la place parmi les pays les moins endettés du monde. Le prix actuel du baril lui assure la consolidation de cette position.


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