Algérie

Un blog de 300 pages



Belaïd Abdeslam a écrit un livre. Jusque-là c?est une bonne nouvelle, tendant à s?inscrire dans l?excellente forme de la littérature algérienne, qui a retrouvé un rythme et une diversité très intéressants. D?autant que les hommes politiques algériens ont toujours préféré parler plutôt qu?écrire et ne sont pas connus pour lire mais pour regarder la télévision nationale, se féliciter de leur existence. Jusque-là aussi, ce livre de 300 pages, publié sur internet, pose de bonnes questions. Comme celles relatives à la lutte contre la corruption, Belaïd Abdeslam ayant vainement prescrit le recensement par le service des domaines, des biens de l?Etat cédés à des particuliers, initiative courageuse que personne, ni Kafi, ni Zeroual, ni encore Bouteflika n?a osé prendre et ne prendra probablement jamais. Mais le problème du livre de Belaïd Abdeslam est qu?il parle beaucoup de Belaïd Abdeslam. De son engagement, son patriotisme, son intelligence et sa clairvoyance, et l?on aurait pu s?attendre à un peu mieux de la part d?un homme qui a dirigé l?Algérie dans l?un de ses moments les plus dramatiques. Belaïd Abdeslam rappelle tout ce qu?il a fait de bien pour son pays et s?il reconnaît ? sur une demi-page dans les 300 ? avoir fait des erreurs, il ne les cite jamais et reste avare sur des détails importants, comme l?assassinat de Boudiaf ou la nature du pouvoir réel. Par contre, Belaïd Abdeslam s?étend sur des kilomètres de pages à cerner ses ennemis favoris, les laïco-assimiliationnistes, sorte de secte extraterrestre qui milite pour une vente aux enchères de l?Algérie. Enfin et surtout, il s?en prend tout au long de son livre au général Touati, seul général du RCD, qu?il cite exactement 384 fois, soit une moyenne de plus d?une fois par page. C?est beaucoup. Même pour un général. Mais on attend la suite. Le général Touati va-il écrire un livre ?


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