Un bidonville est né

Ce qui se passe et perdure à la sortie sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira est plus que significatif quant à la démission des responsables locaux. A la faveur de l'insécurité qui a prévalu les dernières années, plusieurs personnes ont simplement squatté des espaces sur le chemin qui mène du centre-ville au domaine des «Roumita» sur les berges de l'Oued Hous, piste d'accès vers la stationd'épuration d'eau. Au départ, ces intrus venus de divers coins du pays ont érigé des baraques pour s'adonner à des constructions en dur mais illicites sous le regard passif de l'administration. La récente décision des élus d'éradiquer un autre bidonville sur les limites Sud de la cité Ouled Bouchia est une initiative à répéter dans cette zone de la ville.Ces indus occupants d'espace public, (le terrain serait domanial), viendront dans quelques années s'inscrire sur les listes des postulants au logement social.Les remous qui succèdent à chaque publication des listes des bénéficiaires des logements sociaux ont pour origine pareil comportement.Des personnes étrangères à la ville, voire à la wilaya, s'installent «provisoirement» dans des taudis, acquièrent des certificats de résidence en s'inscrivant sur les listes électorales pour ensuite postuler à des logements laissant sur le tas les vrais Bouiris qui continuent à crécher dans les haouchs et autres garages loués.La dernière distribution menée par la daïra de Bouira et ce qui s'en est suivi comme mouvement de protestation est là pour confirmer ces dires.Le phénomène qui se généralise mérite une attention particulière des élus qui sont les plus habilités dans cessituations surtout qu'ils connaissent les habitants de leurs villes respectives.C'est notamment le cas à Sour El Ghozlane où les citoyens parlent de personnes étrangères à la ville mais qui figureraient sur la liste des bénéficiaires. La majorité de ces nouveaux arrivants sont des éleveurs, des nomades qui parfois louent des espaces agricoles mais qui vite se sédentarisent et construisent illicitement des habitations de fortune.En plus de devenir un poids social pour la commune, ces personnes créent des foyers de tension dans ces espaces. Il y a deux années, un citoyen de Ouled Bouchia a recouru aux armes, tuant deux personnes parce que des jeunes du bidonville voisin avaient porté atteinte à son honneur. Pour éviter pareil drame, les élus sont interpelléspour rétablir l'ordre et faire valoir le droit.