Un bazar "bradé"

Une visite s'impose pour voir ce qu'est devenu cet ancien centre commercial qui offrait, dans un passé récent, l'endroit rêvé d'un lèche-vitrine.La fréquentation de la galerie marchande sise au 40-42, rue Larbi-Ben M'hidi, est en chute libre! Puisqu'à la décision de fermeture de l'enfilade de boutiques, s'était ajoutée l'obscurité, qui n'est pas faite pour arranger les choses ! Et depuis, une poignée de commerçants qu'on compte sur les doigts d'une seule main "résistent" vaille que vaille à insuffler de l'activité à ce corridor, notamment à l'entrée établie au 40, rue Larbi-Ben M'hidi et à l'angle de la rue des Moudjahidine (ex-maréchal-Bosquet). S'agissant de l'accès établi à flanc de l'immeuble du Milk bar de la place Emir-Abdelkader, il est aisé d'inventorier l'enfilade d'échoppes qui demeurent hermétiquement closes, au nez et à la barbe d'une clientèle qui se fait en réalité de plus en plus rare. Pour l'exemple, le magasin au n° 42A, ne présente plus le défilé de mannequins qui exhibaient autrefois une collection de robes de mariées. Pis encore, le store qui s'était déployé sur la vitrine de l'ancienne "librairie scientifique" de l'éditeur Sned aujourd'hui dissous, empêche d'apprécier l'éventail de livres en étalage. Outre cela et hormis l'enseigne des amoureux de belles-lettres, il ne subsiste aucun chapitre d'histoire pour conter la librairie Emir-Abdelkader, qui n'avait pas fait long...feu. Est-ce à dire qu'elle a eu son moment de gloire et de succès cette galerie marchande qui réunissaient les "rats de bibliothèques" aux côtés de celles qui rêvaient de convoler en justes noces, après une pause-café ou thé à l'inégalable salon El Djazaïr' Apparemment oui ! La fermeture du magasin le Printemps au 40B a précipité cette galerie dans la précarité hivernale. En ce sens, l'ancien centre commercial du temps de l'occupant colonial, n'a plus ses repères ! En effet, et pour qui s'en souvient, la galerie marchande offrait dans un passé récent, l'endroit rêvé d'un lèche-vitrine dans le style "Au bonheur des dames". Pour l'exemple, c'était en ce lieu-ci que l'heureuse élue venait acheter sa robe blanche et toutes les toilettes de la dot de la mariée. Qu'en est-il à présent, si ce n'est que le self-service a mis le menu et sa clef sous le paillasson. Seule consolation, l'échoppe du marchand d'instruments de musique contribue à encourager le passant à s'engouffrer dans cette galerie. Alors, galerie marchande ou simple raccourci ' C'est trop dire que de nommer le lieu ainsi, puisqu'il a tout d'un lieu mal famé! Autrement, ce n'est qu'un corridor, où seule l'enseigne d'une banque de ménages éclaire d'une lueur blafarde ce passage. Donc et de ce qui précède, le mieux est d'éclairer la lanterne de ces messieurs de l'autorité s'ils venaient à passer par là. En effet, une visite s'impose pour voir l'infect amas d'immondices jeté çà et là aux pieds de rideaux métalliques hermétiquement clos, offrant ainsi l'image médiocre d'un lieu, choisit autrefois pour être la "une" de la mode du prêt-à-porter avant que "la gabegie" ne l'englue dans la misère urbaine. Au demeurant, que reste-t-il de tant de générosité... urbaine ' Presque rien, où plutôt l'immonde flétrissure qui avilit une galerie marchande comme on n'en fait plus de nos jours. Du reste, la galerie marchande ne fait plus recette auprès du public, et n'était le marchand de lingerie féminine qui est à l'entrée, nul ne s'aventurera au seuil de la galerie marchande. Tout bien considéré, force est d'admettre que la noirceur qu'a engendrée la main de l'homme, est venue à bout d'une galerie marchande, où il y a tant à faire pour l'extraire de la pénombre. Dommage ! Certes que l'on aurait aimé avoir l'avis d'Abdelhakim Bettache, le maire d'Alger-centre, au sujet des suites réservées aux mises en demeure qu'il avait adressé aux propriétaires de ces magasins, leur enjoignant l'ordre de réouverture!Louhal N.