Algérie

Un baril à 75 dollars en 2010



La tendance à la stabilité des prix du brut à l'issue du sommet de l'OPEP à Oran, et puis à la hausse depuis près de deux mois, se poursuit. Le baril a atteint jusqu'à 65 dollars le baril après la dernière réunion ministérielle de l'OPEP tenue en fin de semaine dernière à Vienne et qui a débouché sur le maintien du niveau de production à 28,4 millions de barils/jour.

Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a fait hier devant la presse, en marge de la présentation du bilan 2008 de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, des projections pour l'année prochaine avec une reprise de l'économie mondiale, qui reste une condition pour que les cours actuels atteignent entre 70 et 75 dollars. Cette hypothèse développée par M. Khelil repose sur le constat actuel établi sur les plus grandes places mondiales de l'or noir, à l'instar de New York où le baril a atteint 65 dollars jeudi dernier en dépit des informations faisant état de la baisse des stocks d'essence aux USA. Néanmoins, le ministre a expliqué qu'en « termes de prix, nous ne pouvons faire que des prévisions approximatives. Nous estimons que nous allons atteindre 60 à 65 dollars d'ici la fin de l'année (2009) et si l'économie mondiale reprenait début 2010, particulièrement dans l'Union européenne, ça va donner un coup de fouet à la demande pétrolière qui va se traduire par des prix entre 70 et 75 dollars ».

Le ministre a expliqué que l'augmentation de la demande européenne pourrait contribuer à la baisse des stocks et aider au retour des fondamentaux du marché que sont la loi de l'offre et de la demande.

A propos de ce redressement des prix qui ont atteint 65 dollars, le ministre a estimé que « l'espoir d'une relance économique mondiale a poussé au stockage du pétrole de la part des investisseurs, créant ainsi une demande pour le stockage».

S'agissant du surplus des stocks excédentaires, estimé actuellement à 62 jours de consommation, le ministre a prévu qu'il sera réduit à 52 jours, soit un niveau moyen durant les cinq dernières années, dans une durée de six à douze mois. Toutefois, ce retour à une situation avantageuse pour l'OPEP dépendra, selon M. Khelil, de la discipline de ses membres à appliquer ses décisions de baisse.

M. Khelil a, par ailleurs, regretté que «l'OPEP n'ait pas été invitée à la réunion des ministres de l'Energie du G8 organisée récemment à Rome, un groupe qui chercherait, selon lui, un prix de l'énergie pas trop élevé, voire bas». Le ministre a précisé que «la mise en place d'un mécanisme pour stabiliser les prix de brut entre 70 et 90 dollars, tel que proposé par la firme pétrolière italienne ENI lors de cette réunion à Rome, n'a pas été approuvée par tous les pays consommateurs». La firme italienne, par la voix de son directeur général, Paolo Scaroni, avait proposé à la réunion du G8 Energie la création d'une agence internationale du pétrole qui regrouperait les pays consommateurs et producteurs, qui servira également comme un organisme superviseur du secteur ». Selon la proposition d'ENI, cette agence gérerait un fonds de stabilisation qui assurerait un niveau minimum de revenus pour les pays producteurs lorsque les prix enregistrent une forte baisse, et qui pourrait également coordonner la gestion des stocks pétroliers et des capacités de production prêtes à l'emploi en cas de hausse subite de la demande à un niveau mondial. Selon M. Khelil, « ce mécanisme doit faire objet d'une évaluation dans l'intérêt des pays producteurs et consommateurs».




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