Algérie

«Un baril à 250 dollars peut être envisageable en cas de troubles graves»



«Un baril à 250 dollars peut être envisageable en cas de troubles graves»
- Lors du Congrès mondial du pétrole, les monarchies du Golfe se présentent comme les principaux garants des approvisionnements en pétrole, dans un marché perturbé par le Printemps arabe et les menaces qui pèsent sur l'Iran. Ne faut-il pas y voir une sorte d'assurance pour les consommateurs qui hésitent encore à  prendre des sanctions contre l'Iran '
Une chose est sûre : les pays du Golfe ainsi que ceux de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord seront, dans les décennies à  venir, les principaux fournisseurs à  pouvoir couvrir l'accroissement des besoins mondiaux en pétrole et en gaz naturel. En moyenne, ces pays pourront couvrir pas moins de 90% de l'accroissement de ces besoins. Mais il y a des points d'interrogation, compte tenu de ce qui se passe dans les pays arabes depuis près d'un an. C'est une source d'inquiétude pour les pays consommateurs.
Les  événements du Printemps arabe vont aboutir, dans certains cas, comme en Libye, à  l'arrêt ou, dans d'autres cas, à  la diminution des capacités de production. L'Iran est également une source d'inquiétude. Cependant, il existe d'autres sources d'inquiétude. Il est plus que probable, pour ne pas dire certain, que les pays producteurs de pétrole, notamment ceux d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, sont en train de réexaminer leur politique d'investissement pour les années à  venir et orientent actuellement leurs dépenses et leurs investissements vers la satisfaction des besoins sociaux immédiats de leurs populations. Ce qui veut dire que des programmes d'au moins 100 milliards de dollars d'investissement annuel dans ces pays, destinés au départ au secteur des hydrocarbures, vont àªtre revus à  la baisse. Une baisse de l'investissement et un ralentissement des programmes de développement des capacités de production et d'exportation vont probablement se traduire par une augmentation des prix du pétrole. Il n'est pas exclu que les cours, qui varient actuellement entre 105 et 110 dollars passent à  130, 140 et même 150 dollars le baril en termes réels. Les pays arabes vont y trouver leur compte en produisant et en exportant moins et en gagnant plus, mais cela inquiète les pays consommateurs.
- Les Iraniens ont évoqué dimanche la possibilité d'un baril à  250 dollars. Est-ce qu'une telle hypothèse est envisageable '
C'est un peu exclu. Un baril à  250 dollars est envisageable quand il y a des troubles vraiment graves et quand il y a une baisse considérable des exportations à  partir des pays du Golfe. C'est-à-dire d'Iran et d'autres pays. C'est le scénario catastrophe. Mais les monarchies du Golfe, à  l'image de l'Arabie Saoudite, se disent disposées à  augmenter leur production en cas d'arrêt ou de baisse des exportations iraniennes. Je crois que dans un contexte de capacités de production excédentaires, notamment en Arabie Saoudite, même si cette dernière arrivait à  combler en termes quantitatifs, la totalité des pertes engendrées par l'arrêt des exportations, les prix risquent tout de même d'augmenter.
Car il ne s'agit pas de s'attacher aux seules considérations quantitatives ; les perturbations sont source d'inquiétude et de panique pour les marchés. Les prix augmentent par rapport à  ce qui se passe en Iran. Dire s'ils atteindront 150 ou 250 dollars, cela reste difficile.
- Le ministre saoudien du Pétrole a indiqué, hier, que son pays va continuer à  produire en fonction de la demande du marché. Ne serait-ce pas un pied de nez à  l'OPEP, à  la veille d'une réunion cruciale le 14 décembre à  Vienne '
C'est fort possible. Les Saoudiens veulent toujours àªtre considérés comme les garants de l'équilibre du marché mondial. Ils ont la volonté de le faire et ils en ont aujourd'hui la possibilité puisqu'ils disposent de capacités de production assez importantes. Pour eux, c'est une position tactique. Ils ne veulent pas àªtre considérés comme un pays qui agit seul contre la solidarité qui existe au sein de l'OPEP.
 


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