Algérie

Un bac pour tous



On le sait depuis longtemps en Algérie, tout est lié au politique, à l?organigramme, aux directives et à la hiérarchie. Le sport, la culture ou l?alimentation et surtout l?éducation, éminemment idéologique. 20 ans tout juste après 1988, devant la propagation qui se dessine, Boubekeur Benbouzid, relayé par les médias privés par souci de crédibilité et dont les patrons sont définitivement les sages gardiens de la stabilité, a expliqué son propos et celui de l?oligarchie dirigeante. La carotte et le bâton, alliance éternelle entre l?agriculture et l?ordre. La carotte est le bac pour tous, et le bâton, les sanctions à venir pour les lycéens qui continuent à contester. Cette année donc, en dehors des irréductibles, le bac 2008 sera offert pour raisons de maintien de l?ordre et de reconduction. Par souci d?efficacité, tout le monde aura le bac et dans la politique des quotas qui caractérise toute opération nationale, il sera encore question de cadeaux politiques et jamais d?avenir ou de refonte du système éducatif. Cela dit, et même si quelques torts sont partagés par de fougueux lycéens, il est dommage que des journaux privés aient parlé de slogans islamistes introduits dans la mêlée pour décrédibiliser le mouvement, ou de modèles de sagesse lycéenne européens ou japonais, comme si un ministre algérien avait quelque chose à voir avec son homologue d?Oslo ou de Tokyo. Comme pour minimiser le problème, on a même invoqué la main étrangère. Ce qui est sûr, c?est qu?il est très difficile d?avoir 20 ans en Algérie, d?être à la porte de la terminale et du monde professionnel, dans un pays où la production de chômeurs est inscrite dans la loi de finances. Demain, des universités seront peut-être privatisées et depuis 10 ans, l?Algérie a perdu 300 000 travailleurs licenciés par les opérations de privatisation. Combien va-t-elle perdre de jeunes dans 1 an ?


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