Publié le 03.10.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
Par Ali Chérif Deroua
Last but not least, c’est avec cette maxime que je présente mes sincères félicitations au président de la République algérienne démocratique et populaire, Monsieur Abdelmadjid Tebboune. Loin de moi l’idée d’épater ou de me la ramener. C’est la meilleure façon de rappeler à certains mon soutien total à son sacrifice pour les buts légués par nos illustres leaders, martyrs de notre glorieuse libération pour recouvrer notre indépendance du joug colonial français..
Ce n’est pas à moi de défendre son bilan ni les résultats obtenus. Sa reconduction à la tête de l’État en témoigne. Les félicitations de tous les chefs d’Etat sans exclusive sauf celui d’Israël en disent long…
Je profite de cette opportunité pour suggérer une idée à mettre en œuvre, politiquement, économiquement rentable et symboliquement nécessaire: un axe Alger-Rome-Berlin avec la finalisation du gazoduc Nigeria-Europe.
Économiquement et politiquement, d’autres intérêts entrent en jeu et mon analyse n’est d’aucune utilité alors que le tracé, la longueur, le coût, la rentabilité, les risques devraient être les seuls paramètres pour le choix de la décision.
Pourquoi ne pas être réaliste, de reconnaître que les populations de ces pays représentent à elles seuls plus de 40% de la population totale des pays de l’Union européenne et à ce titre, plus de 40% de son économie. Comment ne pas reconnaître que ces deux pays sont géographiquement le centre de l’Union européenne.
Symboliquement, j’avance des arguments irréfragables vécus et connus, partagés avec notre lutte de libération.
Il est inutile de revenir sur le rôle primordial d’Enrico Mattei dans la relation entre la Révolution algérienne et l’Italie. L’Italie a été l’un des pays européens les plus proches de notre révolution et ce, jusqu’à ce jour.
A ceux qui doutent, je les invite à lire mes articles d’il y a 17 ans sur cette période de lutte de libération. Il y a aussi le rôle militant joué par d'innombrables hommes politiques italiens dont certains étaient célébrés, dont Giovanni Gronchi, président de la République, Amitire Fanfani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Giorgio La Pira, député et maire de Florence, et la liste est longue.
Quant à l’Allemagne, je rappelle certains faits historiques. Au lecteur de se faire sa propre opinion et à ceux qui pensent le contraire de s’y opposer. Pendant le déclenchement de la révolution, plus de 3000 légionnaires ont déserté l’armée française utilisant la même structure, passage par l'ALN, récupération par les structures chargées de cette mission, supervisée par l’un des plus brillants et discrets responsables du MALG, le fameux Tchang (Abdelkader Chanegriha). Ces 3000 déserteurs étaient devenus des militants propagandistes. Multiples, crédibles, constants et couvrant les différentes sphères du pays, ils ont pu mobiliser et sensibiliser toutes les franges de la société allemande.
La Fédération de France, organisation du Front de libération nationale algérienne, s’est installée en juillet 1958 à Cologne. Ce choix est dû à plusieurs paramètres :
- Proximité de Bonn, capitale, à cette époque.
- De l’Allemagne fédérale, où le FLN avait un représentant Hafid Keramane avec un bureau dans l’ambassade de Tunisie.
- Une grande ville. Cologne, proche de la frontière avec la France, permettant une fluidité et un travail plus facile.
- Et surtout, la ville du chancelier Allemand Konrad Adenauer pour sa sympathie pour notre révolution.
Le chancelier Adenauer était un monument de la politique allemande pendant notre lutte de libération. Maire de Cologne, il avait un fils qui portait son nom et qui était directeur de l’administration de la ville. A ce titre, il facilitait la régulation ou la solution des problèmes posés par nos concitoyens.
Le chancelier Adenauer était aussi l’ami intime du Général de Gaulle, président de la France à la même période. Alors, il y avait un problème facile à situer.
Il faut rappeler pour l’Histoire, le rôle incommensurable de Wiesneski, député qui a risqué sa vie, l’a mise au service de la révolution et puis de l’Algérie jusqu’à sa mort. A force d’être au service de notre pays, il était connu de par le monde sous le nom de Ben Wiesch. A l’une de nos rencontres, il m’a raconté une histoire sympathique qui en disait long sur son passé. Après l’indépendance, Willy Brand, qui avait succédé à Adenauer, a été reçu par le Général de Gaulle. Lors des présentations de la délégation, de Gaulle a pris la main de Wiesneski et lui a dit : «Tu nous a fait beaucoup souffrir et maintenant que je vous ai entre mes mains, je ne vais plus lâcher !!!!» A chacun sa lecture.
Je laisse le soin à chacun de trouver une réponse à une telle réaction…
Pour clore l’excellence de nos relations, pourquoi ne pas citer le séjour de Houari Boumediene dans ce pays. Boumediene, chef d’état-major de l’ALN, démissionne de son poste en juillet 1961 et se réfugie pendant 17 jours en Allemagne, pris en charge par la Fédération de France installée à Cologne et tout particulièrement son secrétaire général Omar Boudaoud. La France était au courant, l’Allemagne aussi.
Quelle aubaine et ne pas en profiter !
Pourquoi ne pas rappeler que les premières années de notre indépendance ont vu de glorieuses entreprises et marques allemandes occuper une part du marché algérien, Philipp Holzman à Arzew, Hoghtief à Skikda, Telefunken et Siemens à Alger, Deutz Magirus au Khroub et bien d’autres.
Dans l’intérêt de l’Algérie et de l’Europe, il faut y penser.
Pour ma part, à partir de la semaine prochaine, je reprendrai ma plume pour porter mon témoignage sur notre glorieuse révolution et aider à comprendre son miracle. Encore une fois, chers compagnons, soyez certains que votre message est entre de bonnes mains.
A. C. D.
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Posté Le : 04/10/2024
Posté par : rachids