Bien qu'elle soit une filière à la fois ancestrale et prometteuse, l'oléiculture dans la wilaya de Tipasa ne connaît pas, du moins jusqu'à maintenant, le même essor comme à Jijel, Bejaia ou à Bouira. Selon un propriétaire d'une huilerie traditionnelle, le rendement ne cesse de diminuer. « Avant, le quintal peut donner jusqu'à 26 litres d'huile. Ces dernières années, on arrive difficilement à extraire 10 à 12 litres pour la même quantité avec des fois des pics ne dépassant pas les 16 litres », confie-t-il.A titre d'exemple, sa huilerie n'a fonctionné l'année dernière que durant 20 jours. Pour la prochaine campagne, notre interlocuteur ne se fait pas d'illusions. « Au moment de la floraison, j'étais très content, car elle augurait une bonne cueillette. Malheureusement, le siroco a causé des ravages. Rares étaient les arbres qui ont résisté à ce phénomène. Quoi qu'il en soit, nous n'avons pas perdu espoir », affirme-t-il. Même cette nuance d'optimisme risque de s'effriter si les pluies ne sont pas au rendez-vous d'ici novembre. « Dans ce cas, l'olive risque la déshydratation », prévient-il. Cependant, les aléas climatiques ne sont pas les seuls responsables de la baisse de la production. « Le chapardage, le manque de main-d'?uvre, le non-respect de l'itinéraire technique et la cueillette précoce sont parmi les causes principales du recul de la production », estime-t-il. Pour autant, l'espoir demeure encore permis. « La wilaya recèle d'un fort potentiel devant permettre de développer comme il se doit l'oléiculture, pour peu que tous les intervenants prennent conscience du danger qui guette la filière et décident de travailler de concert, chacun à son niveau. Il ne faut pas oublier que notre région dispose d'un patrimoine formidable en matière d'oléastres qui peuvent être greffés », souligne-t-il.Pour le responsable de la production au niveau de la chambre d'agriculture à Tipasa, les conditions concourant au développement de l'oléiculture dans la wilaya sont réunies. « Outre le programme de la mise en terre d'un million de plants d'oliviers décidé par les pouvoirs publics et dirigé par la direction des services agricoles et la conservation des forêts de notre wilaya, un travail de vulgarisation et de sensibilisation est mené systématiquement au profit des oléiculteurs. L'objectif est d'aller vers l'intensification de la culture en question »,affirme-t-il. A ce propos, une journée d'étude au profit des acteurs de la filière a été organisée dernièrement pas la chambre d'agriculture de la wilaya. « Cette rencontre a réuni de nombreux participants. Le thème central de la journée s'est articulé autour des moyens et des mesures de lutte contre les maladies fongiques et les ravageurs de l'olivier, telle a mouche blanche », précise le dernier interlocuteur. Dans la majuer partie des cas, l'oléiculture à Tipasa est encore au stade traditionnel. Les oliviers sont utilisés comme brisement pour des cultures intercalaires, quand ils ne se résument pas à de petites plantations, dont la production (huile d'olive et olive de table) est destinée en bonne partie à la consommation familiale des propriétaires de ce patrimoine. « Avec le programme de plantation d'un million d'oliviers, dont l'exécution connaît une avancée appréciable, la situation va certainement évoluer dans notre wilaya. Et pour cause, les exploitants seront obligés, pour le développement de leur culture, de suivre l'itinéraire technique depuis l'analyse du sol à l'engraissement en passant par le choix variétal », dira-t-il.
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Posté Le : 19/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A L
Source : www.horizons-dz.com