Algérie

UN AVENIR GLAÇANT



UN AVENIR GLAÇANT
Les cours du pétrole, inexorablement, sont en train de baisser à des niveaux historiques. Hier vendredi à mi-séance, les clignotants étaient dans le rouge sur les principales places boursières. En cause, une chute à moins de 30 dollars/baril: une baisse de 4,8% à 29,70 dollars pour le léger US et perte de 3,66% à 29,74 dollars pour le brut de la mer du Nord, le Brent. Cette chute vertigineuse des cours de pétrole est encore plus prononcée pour la moyenne des 12 bruts de référence de l'OPEP, dont le Sahara Blend algérien, qui s'est établie hier vendredi à 25 dollars/baril, selon un communiqué de l'organisation.Une situation inédite donc pour l'Algérie, un des membres de l'organisation qui pompe le moins, environ 1,2 million de barils par jour. Les comptes sont vite faits et les perspectives économiques du pays redeviennent inquiétantes. La loi de finances 2016 a été élaborée sur la base d'un cours du baril à 37 dollars, mais au rythme de la dégringolade des cours, il faut s'attendre à une situation inédite. A cela, il faut également ajouter l'effritement du dinar sur le marché des changes, ce qui en soi est une autre inquiétude, dès lors que la baisse de la valeur du dinar va impacter tous les prix des produits stratégiques à l'achat sur les marchés internationaux comme à la vente sur le marché national.L'appauvrissement de la population menace. Le gouvernement, qui a concocté une loi de finances 2016 orientée vers un retour vers la vérité des prix pour amortir le poids des déficits qui s'annoncent, ne pourra en réalité pas tenir le coup plus de deux ans avec des niveaux de prix de pétrole de 20 et moins de 20 dollars. Le dernier compte rendu de la Banque d'Algérie est glaçant: le bas de laine de l'Algérie, Fonds de régulation des recettes (FRR), serait de moins de 30 milliards de dollars (baisse de 40,4% en 12 mois) à fin 2015 et à fin décembre 2016 à moins de 18 milliards de dollars avec un déficit budgétaire de plus de 35 milliards de dollars, alors que durant les neuf premiers mois de 2015 la balance commerciale accusait un déficit de 12,82 milliards de dollars. Quant aux réserves de change, elles étaient de 152 milliards de dollars à fin septembre 2015, soit en fin d'année un peu moins de 150 Mds de dollars et 121 Mds de dollars fin 2016, soit 23 mois d'importations.C'est un tableau de bord des finances du pays bien préoccupant que le gouvernement a en face de lui, et à ce rythme, une loi de finances complémentaire doit être envisagée, dès lors que les recettes pétrolières vont être divisées par quatre. Et le coût de la vie va, lui, monter de plusieurs crans, car la baisse des recettes pétrolières va induire un effet domino sur l'ensemble des grands indicateurs macroéconomiques: reprise de l'inflation, hausse des déficits, recul de la croissance.A quelques éléments près, l'Algérie se retrouve dans les conditions économiques des années 1990, lorsque le brut était descendu à 10 dollars le baril et qu'il fallait alors aller vers un cruel endettement extérieur. Mais, à cette époque, l'Algérie ne comptait pas 36 millions d'habitants et n'avait pas un plan de charge, en termes de projets socioéconomiques, aussi important que celui en cours, dont l'habitat en consomme le quart du budget des investissements publics. Retour vers la case départ ' Selon des études prospectives, les réserves de change et le FRR fondront d'ici à 2018. A ce moment, si rien n'aura été fait pour améliorer les recettes hors hydrocarbures et équilibrer les comptes de la Nation, le chemin qui mène vers le FMI sera de nouveau la seule alternative pour nourrir les Algériens. Trente ans après la destruction de l'industrie et la désorganisation de l'agriculture, le renvoi de dizaines de milliers de travailleurs et avec des cours du brut de plus de 140 dollars, on revient à la case départ: les Algériens doivent de nouveau serrer la ceinture... L'Algérie est-elle irrémédiablement condamnée à reculer quand les autres avancent '




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