Algérie

Un autre sit-in hier Zone industrielle de Rouiba et Réghaïa


Les travailleurs des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa ne décolèrent toujours pas.
Hier, ils étaient plusieurs centaines à avoir répondu à l'appel lancé par leurs représentants syndicaux pour dénoncer la violation de la réglementation par certains responsables d'entreprise et le licenciement abusif de dizaines de leurs camarades. Les protestataires ont observé un rassemblement devant l'entreprise publique de fabrication de cuir (Tameg) en signe de solidarité avec le secrétaire général de la section syndicale et le président du comité de participation, licenciés ces derniers jours par le PDG pour avoir réclamé une commission d'enquête sur la gestion de la société. Cette action intervient une semaine après le sit-in organisé, par des centaines d'employés devant l'inspection de travail de Réghaïa, pour dénoncer le non-respect des lois régissant les relations de travail. Mais les travailleurs ne comptent pas s'arrêter à ce stade. Hier, ils nous ont confié avoir décidé d'organiser une marche, lundi 3 décembre, à partir du siège de la centrale syndicale jusqu'au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à Alger, pour se faire entendre.
«Cette fois, on va tout dire au ministre puisque c'est lui qui doit veiller en premier à l'application de la réglementation», a déclaré M. Messaoudi, secrétaire général de l'union locale UGTA qui regroupe 80 000 employés. L'intervenant a affirmé d'emblée qu'«il existe des parties qui sont en train de faire dans la provocation au niveau des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa». «Il y a même des manipulateurs et des responsables d'institutions qui piétinent la loi pour nous pousser à commettre l'irréparable. Cela je vais le dire au ministre, preuves à l'appui», a-t-il lancé avant de revenir sur les promesses de Tayeb Louh, en septembre 2011, qui sont restées sans lendemain.
Les cadres retraités à l'origine de la faillite
«Le ministre nous avait promis qu'il n'y aurait plus de cadres retraités au sein des entreprises. Or, aujourd'hui, nous avons constaté le contraire. La plupart des SGP (société de gestion des participations de l'Etat) sont gérées par des retraités qui touchent deux salaires. Le comble, c'est que ce sont ces retraités qui sont à l'origine de la faillite des entreprises publiques ; voilà où ça cale, Monsieur le Premier ministre», a-t-il relevé. Et d'enchaîner : «Je défie quiconque de me citer quelqu'un (un responsable de SGP, ndlr) qui sait où se trouvent ses entreprises. Ils les gèrent sans les connaître.»
Evoquant l'inspecteur du travail, M. Messaoudi souligne que «celui-ci est la cause de tous les malheurs dont souffrent les travailleurs». «L'inspecteur se met toujours du côté des PDG. Si nous en sommes là, c'est parce qu'il n'a jamais défendu les employés qui ont été privés de leurs droits fondamentaux», a-t-il dénoncé, ajoutant que «le gros des entreprises privées n'ont pas encore signé la convention de travail». Selon lui, l'inspecteur du travail de Réghaïa n'a remis aucun PV de non-réconciliation aux syndicats qui sont entrés en conflit avec leur employeur.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du syndicat de la SNVI se dit «outré par les dépassements dont ont été victimes certains travailleurs des entreprises privées étrangères». Pour lui, le seul moyen de mettre un terme à cette situation, c'est la rue. « On n'a pas le choix. On est obligé de faire le tapage. Car ce sont eux (les dirigeants, ndlr), qui nous obligent à agir ainsi», appuie-il, sous les applaudissements de l'assistance. «Si on ferme la rue, ils règleront nos problèmes dans une semaine», a-t-il enchaîné. Les protestataires se sont dispersés dans le calme, en milieu de journée, en se donnant rendez-vous pour lundi prochain à Alger.
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