Algérie

Un autre scandale éclabousse l'OAIC



Un évènement inhabituel s'est déroulé hier mardi au tribunal de Sidi-M'hamed. Le procureur de la République s'est exprimé publiquement face à des journalistes sur l'une des dernières affaires de corruption instruites par la justice. Un procédé qui tranche avec la manière de faire qui a été observée jusqu'ici.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - C'est en effet la première fois que des affaires liées à l'un des plus gros dossiers auxquels fait face le pays depuis avril 2019 sont abordées publiquement et de cette manière, surtout par l'institution judiciaire. À ce jour, tous les évènements judiciaires liés à la corruption ont été abordés de manière différente, et même les plus importantes affaires de dilapidation de deniers publics impliquant d'anciennes hautes personnalités n'ont pas fait l'objet de communication officielle. La seule intervention faite sur le sujet l'a été à la veille de l'ouverture du procès du montage automobile et du financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat.
Le ministre de la Justice a pris la parole lors d'une activité officielle pour informer l'opinion de l'importance des montants dilapidés qui allaient être dévoilés durant les jugements des anciens chefs de gouvernement, membres de l'exécutif et hommes d'affaires très connus. La suite des évènements est connue, des procès spectaculaires s'enchaînent depuis décembre 2019 dans le strict dispositif judiciaire approprié dans de telles circonstances.
Le parquet d'Alger, tout comme la Cour suprême d'ailleurs ont cependant eu à s'exprimer, par communiqué toutefois, pour informer l'opinion publique de l'avancée des enquêtes judiciaires, du transfert des prisonniers célèbres vers d'autres pénitenciers, ou des nouvelles incarcérations dans les milieux où se mène la lutte antiterroriste.
Ce mardi, le tribunal de Sidi-M'hamed a rompu avec cette manière de communiquer en optant pour l'expression directe, face à des représentants de médias, qui ont été conviés à assister à une conférence de presse animée par le procureur général. Le but était, là aussi, de tenir informées la presse et l'opinion donc du tout dernier dossier de corruption en traitement au niveau du pôle spécialisé de ce même tribunal. Il s'agit d'une affaire de corruption qui s'est déroulée au sein de l'OAIC, et dans laquelle est impliqué un ancien inspecteur général arrêté et placé sous mandat de dépôt au cours du mois précédent.
Selon les éléments fournis durant la conférence de presse, le mis en cause a éveillé les soupçons en raison de ses fréquents voyages, en France, qui ont coïncidé avec des informations faisant état de transfert de sommes d'argent à l'étranger. Le procureur a ensuite énuméré les biens inscrits au nom du concerné : deux villas dans la capitale, l'une de 513 mètres carrés et l'autre de 110 mètres carrés, un local servant à des activités commerciales, ainsi qu'une maison de 186 mètres carrés, dans la capitale toujours.
L'enquête qui a été menée a, par ailleurs, dévoilé que ses comptes bancaires renfermaient plus de quatre milliards de centimes, 61 642 euros et 12 961 USD. L'ancien inspecteur général de l'OAIC possédait également des comptes en France et au Luxembourg contenant plus d'un million d'euros et plusieurs millions de dollars.
Ce n'est pas tout. Les perquisitions effectuées au domicile du mis en cause ont permis de faire d'autres découvertes tout aussi incroyables : 320 millions de centimes, 3 300 livres sterling et 12 710 euros. Des documents sensibles et sceaux appartenant à l'OAIC font aussi partie des découvertes effectuées durant la perquisition.
A. C.


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