Algérie

Un autre rendez-vous manqué



Un autre rendez-vous manqué
«Si la communauté internationale a une réelle volonté de réaliser une paix durable au Proche-Orient, il lui faut traiter des points essentiels du conflit dont la poursuite de l'occupation militaire, l'impunité dont jouit Israël, l'expansion de la colonisation, la confiscation des terres, le droit des Palestiniens à l'autodétermination, à la liberté et à la justice», a dit Hanane Aachraoui de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).Malgré un communiqué final timide, la réunion tenue vendredi dernier à Paris, dans le cadre de l'initiative française visant à relancer le processus de paix au Proche-Orient, est une «étape importante», a estimé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mais certains responsables palestiniens, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères, Ryad Al Malki, ont fait part de leur déception devant un communiqué final de la réunion duquel ont disparu quelques points fondamentaux contraignants pour l'Etat hébreu. M. Al Malki a affirme que «les Palestiniens attendaient un meilleur communiqué final», accusant des pays «d'avoir tout fait pour faire disparaître certains points contraignants».Le secrétaire général de l'OLP, négociateur palestinien en chef depuis le lancement du processus de paix en 1993, Saeb Erekat, a tenu pour sa part à relever le côté positif de la réunion de Paris, la qualifiant d'étape très importante et a souligné «le message clair» qu'elle envoie à Israël. «Si l'on permet à Israël de poursuivre ses politiques de colonisation et d'apartheid en Palestine occupée, il y aura plus d'extrémisme et de sang versé. Il n'y aura pas de coexistence et de paix», a dit le responsable palestinien dans un communique.M. Erekat a insisté aussi sur une approche multilatérale alors que l'Etat d'Israël exige des négociations bilatérales directes. Le secrétaire général de l'OLP a précisé que son organisation privilégiait l'approche multilatérale en raison de son expérience. L'OLP a à son actif plus de 22 ans de négociations directes avec Israël. Durant toutes ces années, les Palestiniens n'ont rien gagné alors que l'Etat hébreu a renforcé son occupation, triplé le nombre de colons dans les Territoires palestiniens occupés et violé des accords signés.Une trentaine de pays arabes et occidentaux étaient représentés à cette réunion, en plus de l'Organisation des Nations unies, de l'UE, des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine et de la Turquie. Les Etats-Unis, protecteurs d'Israël, étaient représentés par le secrétaire d'Etat, John Kerry. Celui-ci a participé à cette réunion juste pour faire pression et empêcher la publication d'un communiqué final dénonçant ouvertement Israël pour son occupation des territoires palestiniens ou ses politiques de colonisation et d'apartheid.Pressions américainesM. Kerry a réussi dans sa mission puisque ce communiqué final, qui appelle à une solution à deux Etats (israélien et palestinien) n'a rien apporté de nouveau. Les participants à la réunion de Paris ? les Israéliens n'étaient pas présents puisqu'ils ont rejeté dès le début l'initiative de paix française ? ont réaffirmé leur soutien à la solution de deux Etats et promis de convaincre les deux parties de reprendre les négociations de paix. Un communiqué qui satisfait plutôt Israël, qui se voit vainqueur de ce nouveau défi politique face aux Palestiniens et au reste de la communauté internationale. Ce n'est sûrement pas ce genre de communiqué, plein de généralités et où il n'y a aucun plan précis visant à mettre un terme à l'occupation, qui poussera les Palestiniens à revenir au processus de négociations directes avec l'Etat hébreu.Des négociations qu'ils ont quittées en 2014, lorsqu'Israël a refusé d'arrêter la colonisation dans les Territoires occupés. «Le communiqué final de la réunion de Paris, qui met l'occupant et l'occupé sur le même pied d'égalité et leur fait prendre la responsabilité de la situation qui prévaut actuellement, de façon égale, ne contient pas de plan de travail précis, ni d'objectifs concrets», a estimé Hanane Aachraoui, membre du comité exécutif de l'OLP.«Si la communauté internationale a une réelle volonté de réaliser une paix durable, il lui faut traiter des points essentiels du conflit dont la poursuite de l'occupation militaire, l'impunité dont jouit Israël, l'expansion de la colonisation, la confiscation des terres, le droit des Palestiniens à l'autodétermination, à la liberté et à la justice», a déclaré Mme Aachraoui dans un communiqué de presse publié hier. Les Palestiniens sont reconnaissants envers la France qui tente de faire revivre un processus de paix mort depuis des années, mais espéraient beaucoup plus que ce qui a été réalisé à Paris, vendredi.


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