Algérie

«Un autre cas de racisme»



«Un autre cas de racisme»
Il est boxeur professionnel, il est d'origine algérienne, et a défendu et honoré la boxe française. Kendri Djelkhir est connu dans le monde de cette discipline pour son sérieux et sa capacité à mener jusqu'au bout ses combats.Il a été médaillé d'argent (poids plumes) de Pékin (2008). Il est aujourd'hui mis en hors ring par son DTN de la Fédération française de boxe. Il ne participera pas aux Jeux olympiques de Rio cet été (5 au 21 août). Les professionnels n'hésitent à parler d'un autre cas de racisme. A RMC, il s'explique : pour savoir pourquoi ne prendra-t-il pas part aux Jeux olympiques ' Il ne comprend pas, il est abasourdi par cette décision de son DTN : «Je suis qualifié pour les JO de Rio depuis 15 mois. Je suis resté dans les starting-blocks.On ne s'est pas soucié de moi. J'ai été abandonné, négligé par ma fédération». Le travail de sape mené par la fédération ressemblerait à celui que l'on administrerait à un «monstre». «La relation avec les gens de ma fédération n'était pas bonne. Je ne ressentais plus de plaisir à boxer et à être avec les gens qui dirigent cette discipline.» Ils ont réussi à le faire éloigner des jeux, on lui rendant la vie difficile. «J'ai décidé de ne pas participer aux jeux.Ce n'est pas un choix sur un coup de tête. La raison a pris le dessus sur l'envie. Je suis en colère. J'ai fait des sacrifices. Pas seulement moi, toute ma famille.» Kendari évoque son passé caractérisé par des victoires et des joies qu'il partage en famille depuis huit ans. Il se rappelle aussi que c'est par le biais de l'AIBA, qu'il a eu ce bonheur de se qualifier pour les JO. «J'ai signé un contrat, en tripartie, avec la Fédération internationale et la Fédération française.L'objectif, c'était les JO. Le premier objectif, la qualification, a été atteint en février 2015.» Ce rêve fut très vite brisé par cette Fédération française, qui voit en lui un étranger décidé à s'imposer sur les Rings : «Je me retrouve parfois seul à l'Insep avec un préparateur physique, sans entraîneur spécifique. Comment travailler comme ça ' Comment prétendre à ramener une médaille de Rio '» Face à de pareils comportements, les techniciens et ses supporters parlent avec force de comportements racistes. «Je ne réclamais rien.Je demandais juste un entraînement normal. Un entraîneur national qui s'occupe de moi. Je fais de la boxe, je ne demande rien de plus qu'un entraînement. Je ne demande rien d'exceptionnel. Un entraînement, quand on a une fédération aussi fragile que la nôtre, ça devient quelque chose d'exceptionnel.» Son appel, ses tentatives de convaincre les cadres de la Fédération, n'ont pratiquement rien servi. «Quand vous parlez de ça au président de la fédération, il prend ça comme une menace en disant : je m'en fous, si tu veux faire les jeux, tu les fais. Si tu ne veux pas tu ne les fais pas».Devant son insistance pour faire retrouver raison à l'encadrement, il obtient comme réaction, celle-ci : «Tu ne vas pas me faire ch... J'ai fait la guerre d'Algérie.» Secoué par cette réaction qui n'a rien avoir l'objet en question, Kendri s'interroge, «je parle de sport, d'entraînement. Je ne sais pas comment il me voit. On se dit à quoi bon.Pourquoi continuer à boxer pour des mecs comme ça ' Je ne comprends plus rien. J'ai engagé un avocat pour obtenir des droits. Comme par magie, quand je l'ai engagé, tout s'est mieux passé. On n'a pas eu besoin d'aller plus loin.» En fait, son problème ne cesse de le répéter, c'est «avec le président (André Martin, ndlr) et le DTN (Kévinn Rabaud, ndlr) qui eux sont décisionnaires. Aujourd'hui, il le regrette «ça m'a porté préjudice de m'entraîner en équipe de France. C'est incroyable.»«On me fait sortir par la cave»Le journaliste a voulu savoir, si avec ce qui s'est passé, il serait possible pour lui de revenir sur sa décision. «J'ai tout remué pendant quinze mois. On avait le temps de faire les choses. J'ai 32 ans. J'ai besoin de m'entraîner. J'ai été champion du monde de ma catégorie en février 2015. J'estime avoir pris mes responsabilités. Je suis prêt à assumer les conséquences. C'est déjà dur pour moi. C'est un rêve qui s'envole. On me fait sortir par la cave.»Ses déclarations illustrent parfaitement ces positions racistes qui enveloppent et menacent nos athlètes maghrébins. «D'autres mecs boxent encore, subissent ce que j'ai subi. J'ai déjà connu les JO, le podium olympique (médaillé d'argent à Pékin en 2008). Malheureusement, ça ne se termine pas comme j'espérais. On ne peut pas continuer à traiter l'être humain de la sorte.Ces gens-là, sans nous, ne mangent pas. Il est temps que cette génération de boxeurs fâchés contre le système se soulève et prenne les choses en main. Et que le boxeur soit au milieu du jeu. Le boxeur a évolué. Beaucoup de boxeurs autour de moi sont fâchés. Il est temps qu'on se mobilise.» Je suis plus sûr la fin qu'au début. Ainsi, prennent fin à petit feu les aventures des athlètes maghrébins, semble vouloir mettre en évidence ce boxeur franco-algérien les choses une à une. Je ne suis pas un procédurier.«Je suis très content de pouvoir m'exprimer dans les médias. J'ai tellement pris de plaisir à gagner des titres, à représenter mon pays, je me suis construit à travers la boxe. Ça ne peut pas continuer comme ça. Quelle équipe de France, on va avoir ' Je suis plus sur la fin qu'au début. Je me bats pour les jeunes. Je paie un côté justicier. Le plus important, c'est de faire changer les choses». Oui, mais sur quelle terre '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)