Algérie

Un automne des plus fleuris LE 5 OCTOBRE 1988 CELEBRE HIER



Un automne des plus fleuris                                    LE 5 OCTOBRE 1988 CELEBRE HIER
L'Algérie a déjà vécu son printemps arabe
Les pays arabes continuent de chercher la bonne formule pour parachever leurs réformes politiques plus de deux décennies après l'Algérie.
C'est hier que l'Algérie a célébré l'anniversaire des événements d'Octobre 1988 qui ont donné lieu à des réformes politiques. Avant même la chute du mur de Berlin, la revendication démocratique a été portée par les jeunes. C'est par ce même processus que doivent passer de nombreux pays arabes qui cherchent encore les moyens de sortir de plusieurs années du règne de la dictature. Le fait que l'Algérie ait déjà vécu son printemps arabe depuis toutes ces années a rendu vains les appels de nombreuses parties à l'intérieur et à l'extérieur de modifier l'ordre des choses.
Les citoyens ont su imposer la transformation démocratique sans être guidés par les chantres de l'interventionnisme ou du devoir de l'ingérence, formule chère à Bernard Kouchner avant que l'esprit ne soit repris par Bernard Henri-Lévy.
Dès 1989, le pays a modifié la Constitution pour permettre l'apparition du multipartisme.
Des élections législatives s'en sont suivies mais le processus a vite avorté sous la poussée des islamistes. Ces derniers ont alors fait le choix du maquis pour que commencent de longues années d'effusion de sang.
Une longue période de transition était nécessaire. Mais en 1997 puis en 1999, on revient au processus électoral. Les partis et les personnalités politiques ne sont pas toujours satisfaites de l'évolution du processus démocratique. Retrait des candidats aux présidentielles, boycott de l'APN et marches ont ponctué le paysage politique.
Tout cela a donné lieu à ce qui est qualifié d'approfondissement du processus démocratique suite à l'initiative de Bouteflika qui a chargé le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, de conduire une série de réunions avec les partis politiques, les associations et les personnalités. C'est dans ce contexte qu'ont eu lieu les élections législatives de mai dernier. Auparavant, de nouveaux partis ont été créés. Et ils continuent toujours d'éclore à la faveur des autorisations accordées par le ministère de l'Intérieur.
La prochaine étape dans ces réformes sera la tenue des élections locales avant la fin de l'année. Elles seront suivies en 2013 par une autre étape qui est celle de la révision de la Constitution. Toute la pyramide sera parachevée en 2014 par des élections présidentielles.
Il faut des années entières pour que les pays arabes, limitrophes ou pas, puissent franchir de telles étapes dans la démocratisation de leurs institutions qui permettent aux citoyens d'élire leurs représentants. Mais même en Algérie, les réformes semblent loin d'être parfaites. Les partis dénoncent toujours la fraude électorale, les syndicats revendiquent plus de libertés alors que les associations ne cessent de dénoncer les violations des droits de l'homme. Il est intéressant de constater que le gouvernement admet des lacunes dans ces domaines et il promet régulièrement de les combler. Cela peut paraître tardif si l'on se réfère aux évènements de 1988 mais certains n'hésitent pas à rappeler que la période des années 1990 a freiné considérablement le train des réformes. Bien sûr que l'aventure n'a pas été sans accroc au regard des 200.000 citoyens qui ont péri lors de la décennie noire sous les coups meurtriers des terroristes.


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