« un attachement et une passion pour le livre »

Si de coutume, le monde de l'édition a notamment pour mission de célébrer les écrivains, les éditeurs ou, à un degré moindre, les libraires, l'Anep, grand acteur de la scène éditoriale nationale, sous l'égide du ministère de la Communication, innove. Elle met au devant de la scène l'ensemble des acteurs et amoureux du livre. C'est dans ce cadre que s'est déroulée la première édition du Prix des amis du livre, samedi dernier au soir à l'hôtel El Aurassi, en présence des ministres de la Communication, Hamid Grine, des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, de la Culture, Azzedine Mihoubi, de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, ainsi que des personnalités du monde de la culture et de l'histoire représentées entre autres par Mustapha Chérif, Louizette Ighilahriz, Lamine Bechichi, Mohamed Sari, Noureddine Louhal.Ce nouveau prix vise à célébrer l'ensemble des acteurs ?uvrant dans le domaine du livre. Le premier prix a été attribué à Abderrahmane Ali Bey, le gérant de la célèbre librairie du Tiers-Monde pour un « militantisme » de 30 ans dans le domaine.Le deuxième récompensé est Lounès Khir, un grand fervent de la lecture qui a sacrifié sa vie entière et défié son handicap visuel pour sa passion, a remporté le prix « Coup de c?ur ».Le « prix honorifique » est revenu à une éminente universitaire et femme de lettres, Aïcha Kassoul, pour son émission à la Chaîne III de la Radio algérienne, « Un monde qui nous rassemble parce qu'il nous ressemble », très prisée par les auditeurs et les passionnés de littérature. Le « prix à titre posthume » a été destiné au célèbre islamologue Jacques Berque, pour avoir offert l'ensemble de ses livres à la bibliothèque de Frenda, sa ville natale, et ce, en présence de son fils. Les distinctions ont été remises par un comité de jury composé du PDG de l'Anep, Djamel Kaouane, de la responsable de l'édition de l'agence, Asia Baz, ainsi que de Mohamed Belhi et de Sid Ali Sekhri, consultants dans la même entreprise.Une illustre distinctionDans son allocution, le ministre de la Communication a indiqué que ce nouveau prix, dont l'annonce a été faite lors de l'inauguration de la librairie de l'Anep, Chaïb Dzaïr, à Alger, donne la chance et la possibilité à tous les amis du livre avec pour condition l'amour de ce prestigieux support de savoir et une preuve matérielle attestant cet attachement. « Il s'agit d'un évènement qui a pour perspective d'ouvrir la lecture et la culture à tous les Algériens sans exclusive pour avoir leur quart d'heure de célébrité », dira Grine en louant l'engagement de l'ensemble des récompensés dans la vulgarisation du livre et promettant que d'autres acteurs seront à l'avenir concernés par cette illustre distinction. De son côté, le ministre de la Culture a indiqué qu'il s'agit d'une initiative à soutenir et à encourager. « Célébrer le livre, c'est fêter la connaissance, la culture et l'avenir. Habituellement, nous célébrons les écrivains ou les éditeurs, voire les libraires. Aujourd'hui, c'est aux lecteurs, les marchands de livres et autres passionnés du livre qui se voient récompensés », confie-t-il en saluant l'initiative de l'Anep qui vise à encourager le lectorat. Mihoubi a, par ailleurs, souligné que le livre reprend sa place dans la vie publique, notamment après la promulgation de la loi sur le livre qui va réorganiser le secteur.Pour sa part, le PDG de l'Anep, Djamel Kaouane, a fait savoir que le comité de jury a éprouvé des difficultés pour trancher le choix final, et ce, en raison du nombre important de prétendants qui, assure-t-il, sont tout autant méritants que les lauréats. « Concernant la ligne suivie par le comité de jury, nous nous sommes basés sur l'approche subjective que je revendique. Il n'y a pas de critères scientifiques mais seulement l'amour du livre », soutient-il. Rencontré en marge de la cérémonie, le premier lauréat, Abderrahmane Ali Bey, s'est dit très heureux et satisfait que l'on porte, pour la première fois, l'intérêt à tous ces acteurs qui évoluent souvent loin des feux de la rampe.