Algérie

Un assaut et des questionnements Actualité : les autres articles



Un assaut et des questionnements                                Actualité : les autres articles
Le mode opératoire des forces armées algériennes pour libérer les otages a suscité commentaires et interrogations de la part d'analystes français.
Paris.
De notre correspondante
La méthode utilisée par les services d'intervention algériens est comparée par certains analystes à celle des Russes, qui privilégient l'emploi de la force à la négociation. Dominique Rizet, expert Justice-Police de la chaîne BFM TV considère qu'«on n'est pas dans la négociation, on est dans l'intervention, dans la réaction immédiate. Est-ce que les autorités algériennes veulent donner un exemple pour que ce genre de situation ne se reproduise pas, pour que d'éventuels preneurs d'otages ne décident pas de refaire la même chose '».
La situation du site gazier est «très difficile», «une base vie c'est une petite ville», expliquait Christian Prouteau, fondateur du GIGN, sur BFMTV, jeudi après-midi. Quant à une issue négociée, l'ex-patron du GIGN estime qu'«une négociation aurait pu être menée dans un but tactique», mais qu'à son avis «une négociation n'aurait pas pu aboutir à une reddition des assaillants ». «Il est entendu que les preneurs d'otages voulaient protéger leur fuite avec des otages, il y aurait eu une attaque également s'ils étaient partis. Le seul problème c'est que je ne sais pas ce qui a été négocié. Ce que je sais, c'est que l'Algérie a essayé de réduire cet événement pour ne pas se retrouver avec d'autres événements à venir, ce que l'on peut comprendre malgré le prix »' «Il était important pour les autorités algériennes que ce trouble cesse», a indiqué Christian Prouteau. Quant à la méthode, «ce sont eux qui l'ont choisie en fonction des éléments qu'ils avaient sur le terrain et que nous n'avons pas. Je rappelle que cette base vie est immense, que le complexe gazier lui-même est très grand, mais je pense que les gens doivent être plutôt retranchés du côté des postes de contrôle.»
Selon Frédéric Gallois, ancien patron du GIGN, spécialiste de la prise d'otages de masse, intervenant dans l'émission CAVOUS de la 5 (jeudi soir), «la stratégie des autorités algériennes peut se résumer à ''il faut terroriser les terroristes'' quels que soient le prix à payer sur les otages et les dégâts collatéraux. On a tout de suite senti qu'on allait rapidement sur une phase offensive dès hier soir (mercredi) quand les autorités algériennes ont annoncé qu'elles renonçaient à toute forme de négociation. Négocier ne veut pas dire accepter les revendications, mais c'est un moyen de gagner du temps, pour s'installer dans la gestion de crise et pour planifier au mieux une opération qui peut être chirurgicale si on essaie de sauver au maximum la vie des otages». Et d'ajouter qu'«il y a eu un choix politique et militaire qui consiste à faire usage de la force au plus vite pour éviter qu'y ait une caisse de résonance autour de l'opération.
On sait que la prise d'otages est un mode d'action des terroristes qui vise et qui réussit très facilement à capter l'attention des médias internationaux. L'objectif a été d'aller très vite et de couper toute communication excessive qui pourrait donner des idées aussi à d'autres islamistes et à reproduire ce mode d'action». L'ancien patron du GIGN observe que «dans certaines configurations vraiment extrêmes, on part du principe que les otages sont potentiellement morts parce qu'on n'a pas de solutions, et qu'on est face à des gens qui sont prêts à les tuer».
Pour Pierre Servent, spécialiste des questions militaires et stratégiques, la prise d'otages et l'occupation du site d'In Amenas «ressemble à une opération kamikaze», l'objectif des terroristes était de «lancer une bombe médiatique à fragmentation», car ils recherchent «une onde médiatique à travers le monde pour démultiplier leur puissance qui est relativement faible sur le plan militaire».


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