Algérie

Un artiste sans limites


De l'école coranique de Tizi-el Korn du temps de la France coloniale à sa mise en retraite depuis quelques années, Ali Messaoudi, ancien inspecteur de l'Education nationale, est un artiste polyvalent qui parle comme un rêveur et agit comme un poète. Ayant accompli, la plus grande partie de son parcours scolaire à Annaba et Constantine, c'est tout naturellement qu'au plan linguistique il use des deux langues (kabyle et arabe) dans ses productions artistiques. Privilégiant les formes poétiques et théâtrales traditionnelles, il ambitionne de se placer dans la trajectoire artistique des Slimane Azem, Cheikh Nordine, Zakaria ; il s'inspire et prolonge l''uvre de ces devanciers. Amour de la mère patrie, glorification de la révolution, passion pour la science, ingratitudes des hommes, images de vie des petites gens : Tiwizi, cérémonies religieuses'Les thèmes traités, que ce soit dans son théâtre ou sa poésie, ont globalement un aspect moralisateur. « Je lutte contre la douleur et l'inquiétude, la méchanceté et la haine, je veux que mon pays soit réellement une maison du bonheur » nous signale-t-il.Ayant édité en 2006, l'essentiel de sa poésie Kabyle dans un recueil intitulé Tikliwin n'dunit, il récidive ces jours-ci en sortant aux éditions Talwit un CD audio Ayen Zrigh, consacré entièrement à la poésie Kabyle. Grand amateur des festivals de poésie et de théâtre, il est quasiment omniprésent là où ses deux arts sont au rendez-vous. En festivalier ou en tant que membre de jury, la majorité des villes du pays connaissent ce poète sexagénaire aux allures d'un teenager. Alger, Ain Defla, Béjaïa, Bouira, Khenchela, Oued Souf, Sétif, Tizi-Ouzou'ont su apprécier les élans lyriques du poète comblé de récompenses. Aimant sa ville de résidence Bgayeth d'un amour constant, il la chante partout dans ses pérégrinations artistiques. (Bgayeth aâlayeth d aggur/yak thabha, tezyen tetnour/Tamdint n'leqraya g zik is/ Gezmane malik El Mansour/yevnath, yaziyazd s ssour/Moukrath thessaâ alqadriss/Achhal tassaâ del Kousour/yak s'lâoulama thechour/yak lâilm dakhamis/) (Béjaïa est splendide comme la pleine lune/elle est belle, jolie et rayonnante/ville du savoir depuis son existence/du temps du roi El Mansour/qui l'a bâtie et entourait de murailles/importante, elle a du prestige/ remplie de palais/fréquentée par des érudits/Béjaïa est terre du savoir), dit-il dans son célèbre poème sur la ville de Béjaïa. « Je poétise tout ce que j'aime » nous déclare-t-il à ce sujet. Comme l'art pour lui n'a pas de limites, Messouadi Ali s'est trouvé ces jours-ci une autre passion : le cinéma. Il travaille sur plusieurs scénarios et compte inonder les écrans de sa morale d'éducateur.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)