Un appel et des soupçons

Les appels sur Facebook et sur d'autres réseaux sociaux pour de grandes manifestations à Alger le 17 septembre alimentent actuellement une polémique qui va crescendo, même si elle est encore circonscrite dans l'univers virtuel et intra-muros de certains nervis ' l'initiateur s'affiche avec sa barbe d'intégriste de quartier ' qui croient avoir quelque influence sur l'opinion publique.
Si pour certains, ces agitations permettent de donner de l'Algérie l'image d'un pays un tantinet sensible au mouvement de changement et d'émancipation qui continue à traverser notre région, il n'en demeure pas moins que cette initiative, amplifiée et encouragée par les cercles salafistes de certains pays voisins, cache mal les velléités de malveillance à l'égard de l'Algérie. Le risque de glissement, pour ce qui concerne ce type d'appels, réside dans le fait que les médias et autres faiseurs d'opinion occidentaux, au nom du soutien à la démocratie, accordent comme un blanc-seing à tout mouvement qui se manifeste dans les pays arabe, et s'entêtent à ne pas voir le péril islamiste qui, en filigrane, dessine le cours des événements ; que ce soit en Egypte, où la «rue», grisée par sa victoire sur les «Pharaons», se rabat maintenant sur l'ambassade d'Israël au Caire, en Libye, où les anciens d'Afghanistan sont en train de conquérir le pouvoir à Tripoli, sans aucun déguisement, en Syrie, où ce sont les groupes salafistes qui mènent la guerre au pouvoir de Damas, ou même en Tunisie, où tous les «démocrates» parlent déjà d'une victoire des islamistes aux prochaines élections comme d'une fatalité. Une situation que l'Algérie ne voudrait certainement pas revivre.