Un anniversaire sur fond de grogne au FFS

Les contestataires exigent le départ de Laskri Le FFS a célébré, hier, son 43e anniversaire sur fond de grogne. Alors que le Premier secrétaire, Ali Laskri, animait une conférence-débat à Draâ Ben Khedda, les contestataires de la direction nationale se sont regroupés devant le siège de la section de la ville pour exiger le départ de Ali Laskri et de Karim Tabbou. Les contestataires, environ 300 personnes, se sont ensuite rendus au carré des martyrs de la démocratie pour y déposer une gerbe de fleurs. Dans une courte prise de parole, ils ont traité la direction actuelle de tous les noms d’oiseaux. Ce n’est qu’une fois les protestataires partis que le groupe de la fédération est venu à son tour s’incliner au même carré et traiter les protestataires de «corrompus» et de «groupe manipulé par le pouvoir».Dans sa conférence-débat, Ali Laskri devait, dans une longue analyse, restituer l’atmosphère qui avait présidé à la création du FFS en septembre 1963. Rien n’a été laissé dans l’ombre: les affrontements meurtriers de juillet 1962 entre wilayas de l’intérieur et armée des frontières, la lutte pour le pouvoir, les divergences d’approche entre frères de combat et les «dérives de ceux qui ont opté pour un modèle d’Etat policier et dictatorial». Laskri revient ensuite sur la création du parti, «qui se voulait et se veut toujours alternative de démocratie et de liberté». Le conférencier n’a pas non plus omis de faire incursion dans le champ économique où il a décoché des flèches assassines au pouvoir, en s’écriant notamment: «Dans un pays riche de ses hommes et de ses ressources, c’est une honte de parler de pauvreté.» A propos de l’éventuelle participation au référendum sur la révision de la Constitution, Laskri rappelle la position de son parti: «Nous sommes pour une assemblée nationale constituante et souveraine». Cela veut dire en clair, devait-il expliquer en aparté, que «le FFS rejette le référendum». M. Chabane