Algérie

Un an requis contre les quatre chrétiens


Le procureur a requis une année de prison ferme à  l'encontre des prévenus pour le chef d'inculpation  «d'ouverture de lieu de culte sans autorisation de la Commission nationale des cultes autre que musulman».
Dans la même affaire, l'un des mis en cause, M. Yahou, pasteur, écope de 20 000 DA d'amende pour «hébergement illicite d'une personne étrangère». Au cours de ce procès qui a duré deux heures, les mis en cause, Mahmoud Yahou, Abdenour Raid, Nacer Mokrani et Idir Haoudj, ont réitéré leur confession chrétienne. Le verdict sera connu le 12 décembre. Cinq avocats, dont maîtres Ben Belkacem et Hanoun, se sont relayés pour la défense des prévenus. Dans sa plaidoirie, Me Hanoun a évoqué le contexte politique du procès. «On ne peut pas traiter ce dossier uniquement sur la base des faits et faire abstraction du contexte politique. La loi sur laquelle s'appuie le réquisitoire vient après la promulgation de la charte nationale qui, dans sa logique, donne des gages aux islamistes avec comme dot, les libertés», a dit Me Hanoun. Pour Me Ben Belkacem qui défend M. Yahou, à  qui le tribunal reproche l'hébergement illicite d'une personne étrangère, «le prévenu a établi un certificat d'hébergement à  son invité, qui est pasteur, signé par l'administration qui permet à  l'étranger d'entrer en Algérie légalement». Ainsi, les avocats, qui ont défilé devant le juge, ont critiqué la disposition de la loi qui, selon eux, soumet à  autorisation la pratique d'un culte non musulman tout en démontrant le caractère sectaire de ce texte. Au passage, les intervenants n'ont pas omis d'évoquer la Commission nationale du culte autre que musulman qui n'a d'existence que sur papier. «Cette commission n'a jamais émis d'avis préalable pour l'ouverture d'une entité religieuse à  travers le pays.» En dépit d'un temps pluvieux, plusieurs dizaines de personnes, des représentants de différentes organisations politiques et de défense des droits de l'homme ainsi que les responsables de l'église protestante d'Algérie (EPA), se sont rassemblées à  l'extérieur de l'institution pour soutenir les villageois d'Ath Atteli. Pour conclure, M. Arezki Aït Larbi nous dira à  l'issue du procès : «On peut retenir deux choses de ce procès : la mobilisation ne s'est pas essoufflée et la sérénité des débats. Néanmoins, le problème posé, qui est la cohabitation de deux religions dans un seul village, comme c'est le cas à  Ath Atteli, ne sera réglé que par un dialogue dépassionné.»
 
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