Algérie

Un an pour le service national élargi aux femmes


Un an pour le service national élargi aux femmes
«La réforme radicale de notre système politique, économique et social est devenue une revendication pressante des citoyens», indique le programme présidentiel du candidat du parti El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd. Ce programme prône un «changement par des moyens civilisés et démocratiques, loin de toute crispation, tyrannie, tentative de s'accrocher au pouvoir ou à sa succession, et ce, en vue de concrétiser le principe de la succession des générations».En faisant du principe d'alternance au pouvoir son cheval de bataille, M. Belaïd s'engage à ?uvrer pour «instaurer une justice sociale, éliminer la malversation, la corruption, le népotisme, le clientélisme et le régionalisme sous toutes leurs formes, lutter contre la bureaucratie à travers une réforme administrative profonde qui concrétise la citoyenneté et favorise l'édification d'un Etat fort et homogène dans ses composantes et en parfaite harmonie avec ses stratégies et priorités».Un seul mandat renouvelableConcernant la révision de la Constitution, il propose, en premier lieu, l'engagement d'un débat général associant toutes les catégories de la société, suivi de la soumission de la synthèse des débats à un colloque national regroupant des spécialistes en vue de l'étudier et l'examiner, avant de le soumettre à un référendum populaire pour son adoption.Quant aux principaux amendements proposés, il s'agit de la limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois, la reprise de la séparation du pouvoir exécutif, consacré en la personne du président de la République et du Chef du gouvernement, lequel doit être issu de la majorité parlementaire, et la définition des pouvoirs de chacun d'eux.Il est question également de «constitutionnaliser» une instance nationale indépendante et permanente qui aura pour mission de superviser les élections et les différents référendums, consacrer l'indépendance du Conseil supérieur de la magistrature de tous les pouvoirs exécutifs et accorder des pouvoirs spéciaux à la deuxième chambre étant donné qu'elle représente une soupape de sécurité qui s'efforce à établir soigneusement la législation et préserve les grands équilibres législatifs, de sorte qu'ils ne soient pas à l'encontre des missions et pouvoirs de la première chambre, et réviser les modalités de sa composition».La prochaine Constitution devra donner la liberté aux conseils locaux élus en matière d'organisation et de gestion au-delà du pouvoir de l'administration et définir les termes de la législation par ordonnance en cas de vacance de l'Assemblée populaire nationale ou entre deux sessions du Parlement et dans les cas exceptionnels prévus par la Constitution.Une justice autonomeOutre la révision du Conseil constitutionnel en termes de missions et de la relation du Conseil avec les autres institutions constitutionnelles, notamment la présidence de la République, le candidat d'El Moustakbal préconise de rendre le mandat du président du Conseil constitutionnel électif parmi ses membres et de réfléchir à la création d'une cour suprême constitutionnelle à l'effet d'examiner les appréciations et les décisions du Conseil constitutionnel qui ne sont pas actuellement susceptibles d'appel et ne sont soumises à aucun contrôle.Fondée sur les principes d'égalité, d'autonomie et de l'indépendance des juges, «la justice doit être accessible à tous les justiciables sans contraintes bureaucratiques».Dans le programme, «le prévenu peut bénéficier d'une défense à titre gracieux dans le cas où ses conditions ne lui permettent pas de supporter les coûts de la défense». L'autonomie de la justice devra être consacrée à travers la désignation et l'affectation des juges, la gestion de leurs carrières telle que la promotion et la discipline qui représentent des questions professionnelles devant être traitées et prises en considération par les conseils judiciaires.Restructuration de la diplomatieLa diplomatie doit être restructurée et réformée en vue d'améliorer l'image de l'Algérie, qui devra consolider sa place sur la scène internationale. L'action diplomatique devra ?uvrer pour attirer les investissements étrangers, favoriser le partenariat, accompagner les entreprises et les compétences nationales afin de pouvoir se positionner au sein des différentes institutions internationales, mondiales et régionales et des organisations internationales non gouvernementales.La diplomatie doit être active également pour créer un Maghreb arabe économiquement intégré qui garantisse la libre circulation du citoyen et des biens.Tout en facilitant son déplacement, la communauté algérienne à l'étranger doit bénéficier des moyens et programmes nationaux qui lui facilitent la transmission et la glorification de la culture de sa patrie.Elle doit être encouragée à investir en Algérie en facilitant et simplifiant les procédures administratives, financières et foncières. A cet effet, une instance nationale permanente rattachée au ministère des Affaires étrangères doit être créée pour assurer le contact permanent entre la communauté établie à l'étranger et les différentes institutions nationales.Modernisation de l'arméeL'instance de la Défense nationale bénéficiera de toute l'attention qu'imposent le renforcement, la professionnalisation et la modernisation des potentialités de l'Armée nationale populaire, qui doit être modernisée qualitativement et quantitativement.Tout en considérant la durée du service militaire comme un service effectif qui sera comptabilisé dans la carrière professionnelle, sa durée sera fixée à un an en attendant de l'étendre aux filles ayant des diplômes universitaires, dans une première étape.Une académie nationale pour la rechercheAvec la contribution de la famille de l'éducation, le système éducatif doit être structuré afin qu'il soit plus souple, diversifié et lié au monde du travail, plus ouvert sur les langues étrangères, les cultures et les civilisations des autres peuples et plus apte à se mettre au diapason avec les innovations et les avancées scientifiques et technologiques. Le programme de Abdelaziz Belaïd préconise la création du cycle préparatoire de l'enseignement à partir de l'âge de trois ans et d'une académie nationale pour la recherche, l'élaboration, le développement et l'adaptation des programmes éducatifs et ceux destinés à la formation et à l'amélioration du niveau des formateurs et des enseignants.A propos de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, le programme de Abdelaziz Belaïd met en avant d'abord le fait que «le développement de l'université dans le système social et économique demeure loin de ses missions en tant que source de création de compétences et d'accompagnement du développement économique en matière de prévision et d'anticipation dans la présentation des indices et la production des données nécessaires pour l'élaboration d'études et plans de développement».La problématique qui se pose avec insistance est le déséquilibre existant entre le développement des structures, des effectifs des étudiants et du niveau des services d'une part, et la dégradation continue du niveau pédagogique et scientifique du professeur et de l'étudiant d'autre part.Régime contractuel pour les hôpitauxMaintenant la gratuité des soins, qui est un droit garanti par la Constitution, il est relevé qu'en dépit des efforts déployés dans le secteur de la santé, les services au profit des citoyens demeurent en dessous du niveau requis, notamment dans les régions sahariennes et les zones enclavées.A cet effet, il est du devoir de l'Etat de faire face à cette problématique en élaborant une politique sanitaire bien définie qui repose essentiellement sur l'égalité et la facilitation de l'accès de tous les citoyens aux services sanitaires sans exclusion ni discrimination aucune.«L'Etat est tenu d'éviter le financement forfaitaire et l'orientation vers le régime contractuel des services sanitaires et de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas)», recommande-t-on, proposant aussi d'allouer une part spéciale du budget de l'Etat aux programmes nationaux préventifs, élargir le champ des conventions conclues avec les cliniques privées et la Caisse de sécurité sociale, et introduire le plus grand nombre possible de maladies et de spécialités médicales et chirurgicales dans les contrats conclus.Réviser les tarifs des bilans médicaux et paramédicaux, revaloriser le rôle du médecin généraliste et du médecin de famille de sorte qu'ils soient la première destination quant au traitement, l'orientation et la prévention avant de se diriger vers les cliniques et services compétents sont préconisés par le candidat d'El Moustakbal.Il faudra déterminer aussi les catégories vulnérables de la société et les faire prendre en charge par le Trésor public et fixer à 10% la contribution des citoyens (ménages) au financement de la santé. La contribution des dépenses de l'Etat du Produit intérieur brut (PIB) doit passer à 10% au lieu de 6% actuellement.M. Belaïd veut également mettre fin à l'exercice d'activités complémentaires par certains spécialistes du secteur public dans les cliniques privées. Une révision de la loi de la protection et la promotion de la santé ainsi que l'élaboration d'une carte sanitaire figurent parmi les propositions qui citent aussi le projet d'élargir la carte des établissements de formation afin qu'ils s'étendent à la formation paramédicale, la gestion sanitaire, la maintenance et la gestion des équipements sanitaires. Une banque pour les PMEOutre de nouveaux mécanismes et nouvelles mesures fiscales incitatives permettant d'attirer les investisseurs nationaux et étrangers, le volet consacré à l'industrie préconise la facilitation de l'acquisition des terres et l'accompagnement administratif, notamment en ce qui concerne le renforcement du réseau des petites et moyennes entreprises.Tout en relevant que le tissu industriel ne compte qu'environ 270 000 entreprises, le programme préconise, dans le secteur de l'industrie, la création d'une banque publique pour accompagner les PME afin d'atteindre environ un million d'entreprises permettant de réaliser une croissance industrielle réelle.Elargir l'activité de la Caisse de garantie des crédits afin de financer ces entreprises, organiser le système fiscal pour encourager le produit national, se concentrer sur l'industrie agricole et transformative, mettre en place des mesures incitatives fiscales et garantir l'accompagnement bancaire des entreprises productives au niveau local, mettre en place un fichier national des besoins et capacités industriels nationaux sont entre autres projets cités.Un plan national intégré doit être également élaboré afin d'optimiser l'exploitation des capacités et ressources touristiques dans toutes leurs composantes matérielles et immatérielles, qu'elles soient côtières, montagneuses, sahariennes ou minérales.Oui pour le gaz de schisteDans le domaine énergétique, Abdelaziz Belaïd veut établir «un bilan de toutes les opérations menées par le secteur des hydrocarbures en matière d'exploration, production, transport, partenariat, ressources humaines et impôts».Pour les énergies nouvelles, il propose de renforcer la recherche en matière d'exploitation du gaz de schiste et bénéficier des expériences internationales en la matière, les associer à leur impact sur l'environnement et créer un encadrement scientifique et opérationnel pour toutes les opérations de recherche et d'exploration en matière de gaz de schiste en tant qu'alternative vitale et stratégique. Il est préconisé, dans ce contexte, d'accorder de l'importance à la recherche et au renforcement des capacités nationales en matière d'exploration et d'exploitation.


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