Selon les indications de l'arrêté de renvoi lu par le greffier hier, au tribunal criminel, R. O, âgé de 25 ans, était employé dans une société égyptienne installée à Zighoud Youcef. Le premier mai dernier, à 19 heures, il avait pris place avec un autre groupe au réfectoire de cette société pour manger, il était dix-neuf heures. Mais un conflit surgit avec un égyptien, A. D, à propos d'une banale affaire de chaise. L'Egyptien, mis en colère, s'était mis à proférer des propos indécents à l'endroit de R.O qui a tenté d'ignorer son antagoniste. Touché dans son amour propre, R.O a jeté son assiette avec violence sur la table.
Des débris ont touché à l'oeil gauche, un autre Egyptien, A. M. R, qui se trouvait assis à sa gauche. Evacué en urgence sur l'hôpital de Skikda, ce dernier a subi des interventions chirurgicales qui lui ont valu 30 jours d'incapacité. Rentré chez lui en Egypte, A.M.R a été opéré une seconde fois en vain. Il a perdu l'usage de son oeil gauche. A la barre du tribunal criminel, R.O a narré les faits dans leurs moindres détails avec un très grand calme. Appelé à dire sa version, la victime égyptienne avait confirmé la version de l'accusé tout en annonçant son désistement à ses droits civils. Chose qui a fait réagir le président du tribunal qui a tenu à remercier la victime pour ce geste qui sort de l'ordinaire dans les anales de la justice. Les témoins, quant à eux, ont affirmé ce qui a été rapporté par les autres parties. L'intervention de l'avocat de la partie civile a été succincte en affirmant qu'effectivement son mandant se désiste. Le représentant du parquet n'était pas de cet avis. « La façon dont s'est désistée la victime nous laisse perplexe », dit-il. Et de poursuivre : « nous agressons nos frères étrangers, et ils nous pardonnent. Pour moi, la justice c'est la justice. Elle se doit de réprimer ce genre d'agissements, de violence ». Et de requérir trois ans de prison ferme. La défense a axé sa plaidoirie sur le geste de son client « qui n'a jamais été prémédité et encore moins avoir visé sa victime ». L'avocat sollicite du tribunal la recalcification en coups et blessures involontaires, car R.O n'a nullement eu l'intention de nuire à sa victime ni à quelqu'un d'autre. L'avocat a précisé que « les parents de l'accusé avaient rendu visite à la victime et se sont acquittés de leurs devoirs ».
Après les délibérations d'usages, R.O a été reconnu coupable de « coups et blessures volontaires ayant entraîné un handicap permanent ». Il a été condamné à une année d'emprisonnement assortie de 100 000 DA d'amende.
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Posté Le : 21/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R C
Source : www.lequotidien-oran.com