Algérie

Un algérien arrêté à New York



Un algérien arrêté à New York
Jusqu'à maintenant tout indique qu'il y a eu au moins un algérien arrêté aux Etats-Unis. Une militante des droits de l'homme américaine l'a affirmé (voir vidéo à la fin de l'article) et l'APS l'a confirmé hier jeudi. Généalogie d'une probable "polémique" algéro-américaine en gestation.La toile DZ s'est emballée depuis mercredi sur une information : des algériens auraient été arrêtés dans un aéroport américain. Tout de suite l'inquiétude a pris de l'ampleur en faisant le "parallèle" avec le dernier décret migratoire du nouveau président américain. Ces arrestations indiquent-elles que l'Algérie soit parmi les pays touchés par la décision de Donald Trump ' Une question devenue une « affirmation » pour de nombreux internautes. Dans la soirée de mercredi l'ambassadrice des Etats-Unis, Joan Polaschik, entre en scène. Via son compte twitter (non certifié d'ailleurs) elle précise que le journaliste américain, Jack Smith, « la source de la rumeur », a précisé que les détenus étaient des « personnes provenant d'Algérie et non pas des Algériens ». Dans un autre tweet, toujours à partir du compte non certifié, elle demande de questionner le journaliste « source d'informations apparemment inexactes que les médias algériens rapportent.»Jeudi matin, à 8h30, la réaction américaine est, cette fois, officielle. L'ambassade américaine à Alger, à travers son compte twitter certifié, publie un tweet dans lequel il est indiqué que les procédures d'obtention des visas d'affaires ou d'immigration restent inchangées (voir en dessous).Le tweet de l'ambassade US mis en ligne à 08h30Dans le contenu, il n'est question ni de rumeurs ni de journaliste américain, et surtout, détail important, l'ambassade US ne dément pas l'arrestation d'algériens aux Etats-Unis.L'APS contredit l'ambassadrice!A 12h15, une dépêche de l'APS, citant « des sources bien informées », annonce qu' « un ressortissant algérien a été interpellé mercredi à son arrivée à l'aéroport International de New York ».La même source précise que les raisons de la détention ne sont pas connues et qu'il « semble qu'elle ne soit pas liée à l'application du décret migratoire du président Donald Trump ». La « source » !Internautes, médias numériques, et également l'ambassadrice américaine à Alger, tous ont mentionné son nom. Il s'agit du journaliste américain Jack Smith. De qui s'agit-il finalement ' D'un journaliste, ouvertement anti-trump, et qui travaille chez « Mic » (un journal numérique américain, créé en 2011, et dont l'un des fondateurs est un ancien de la fameuse banque Goldman Sachs.)Capture d'écran de la page d'accueil du site "Mic"Chris Altchek (ancien de Goldman Sachs) et Jake Horowitzes, les 02 fondateurs du journal numérique "Mic"Depuis mercredi, son nom est cité à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux DZ. C'est surtout à cause de deux tweets. Le premier a été mis en ligne à 3h52 (heure algérienne), soit 21h52 à New-York (GMT-6). Il y indique que des avocats se trouvant à l'aéroport JFK l'ont informé que 71 personnes, "représentant 20 pays", étaient détenues. Par manque d'espace (un tweet ne dépassant pas 140 caractères), il précise qu'il ne peut pas donner la liste des pays.Le tweet de Jack Smith mis en ligne à 3h52Deux minutes après, il revient avec plus de détails. Cette fois il veut être plus « clair », en donnant la liste des "20 pays", qui, selon ses sources, seraient les pays d'origine des 71 détenus. Il indique ainsi qu'il s'agissait des Etats "bannis" (au nombre de 7) et des pays suivants : Turquie, Libye, Sri Lanka, Pakistan, France, Algérie, Jordanie, Chine, Malaisie, Qatar, Sénégal, Suisse, Egypte et Guinée. En observant de près son tweet, deux anomalies sont à signaler. La premiere concerne la Libye. Il cite ce pays alors que l'ex-jamahiriya est sur la liste « noire » de Trump. La seconde anomalie est une répétition, par deux fois, de... "Algeria"(voir en dessous).Le tweet de Jack Smith mis en ligne à 3h54Deux heures après, et devant les nombreuses réactions suscitées par ses tweets dans les pays cités plus haut, Jack Smith revient à la charge. Il explique, dans un tweet (dont le contenu a été repris par l'ambassadrice américaine), que "sa" liste ne contenait que les pays d'où sont venues les personnes détenues. Vraisemblablement énervé par les réactions, il publia après un tweet dans lequel il affirme que ses informations ont été "mal interprétées par des non-anglophones". Il omettra néanmoins de signaler les deux anomalies...Une histoire de bénévoles...Dans ses tweets, Jack Smith avait indiqué que la source de ses informations étaient des avocats. En "fouillant" dans ses publications, il s'avère qu'il avait publié la veille, soit mardi (à 14h38 heure à New-York), un tweet, accompagné d'une photo, et dont le contenu évoquait ces hommes (et femmes) de lois. Le journaliste américain avait mentionné que des avocats d'immigration, "accompagnés de traducteurs", se trouvaient au Terminal 4 de l'aéroport JFK "dans l'espoir d'aider les familles des détenus". Sur la photo, cinq personnes sont visibles. Parmi elles trois femmes brandissant chacune une pancarte, une en anglais, une en arabe, et la dernière vraisemblablement en ourdou. Dans la première il y est écrit "Avez-vous été détenus' Avez-vous vu quelqu'un se faire arrêter' Avez-vous besoin d'assistance juridique'". Sur celle écrite en arabe, le texte est une présentation: "avocats d'immigration bénévoles, ici pour vous aider".Ce groupe est effectivement très actif, à l'intérieur de l'aéroport, et également sur la twittosphère, avec un compte, @NoBanJFK (non au bannissement à l'aéroport JFK) qui a déjà 4463 followers (abonnés) alors que sa création remonte à...janvier dernier. Ses membres se présentent en tant qu' avocats, traducteurs et "des bénévoles représentants des organismes à but non lucratif", et des "entreprises privées"."Avez-vous assez d'argent pour rentrer en Algérie'"Sur ce compte twitter il y a une vidéo, datant du 1er février, et mise en ligne 45 minutes avant le premier tweet de Jack Smith (celui de 3h52). Une certaine Nabila Taj, se présentant comme bénévole musulmane, qui affirme qu'un algérien, détenteur d'une green card, et vivant en Louisiane (un Etat du sud des Etats-Unis), a été arrêté à l'aéroport JFK. Selon elle, il a été détenu pendant 7 heures, durant lesquelles le service d'immigration lui a posé des questions sur son voyage, sa famille, ses opinions sur "Daesh". Elle a indiqué que "4 à 5 personnes du service lui posaient des questions en anglais" alors qu'il avait un "anglais basique". Les enquêteurs lui ont ainsi demandé s'il avait assez d'argent pour rentrer en Algérie. Devant sa réponse négative il lui ont dit "nous n'en avons pas non plus". Voir la vidéo en cliquant ICINabila Jam précisera également que le laptop de l'algérien a été saisi sur place. La bénévole terminera son intervention en exprimant sa préoccupation devant cette situation "je ne sais pas ce que ça veut dire, mais honnêtement je crois que tout ces interrogatoires créent un climat défavorable pour les personnes ayant le droit de venir sur le sol américain" a-t-elle affirmé.A rappeler qu'en septembre dernier, "Liberté" avait mentionné que plusieurs algéro-américains ne cachaient pas leur peur après la victoire de Donald Trump (lire l'article en cliquant ICI). Salim KOUDIL@SalimKoudil


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