Partis, syndicats et soutiens du président Bouteflika ont donné au cours de ce week-end une démonstration de leur potentiel à porter, le 18 avril prochain, leur candidat pour la 5ème fois à la magistrature suprême. Au vu du rapport des forces en présence, il est clair que la présidentielle d'avril prochain est déjà pliée et ne reste alors que la mise en scène d'un scénario déjà écrit et le casting distribué.Pour ceux qui en doutent ou qui espèrent une réaction de principe de l'opposition, toujours indécise sur la position à adopter, il n'y a qu'à relire la lettre-programme du candidat Bouteflika et les explications de son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal. Certes, le camp de Bouteflika est parfaitement dans son rôle, puisqu'il explique à l'opinion publique et partant les électeurs le programme électoral du pouvoir. Pour autant, le plus ambigu dans cette démarche, ce n'est pas tant «la vente» du programme électoral des partis de l'alliance présidentielle, encore moins le programme post-élection présidentielle dans le cas du plébiscite de M. Bouteflika, mais bien certains changements institutionnels qu'il compte mettre en place. A commencer par cette révision de la Constitution, qu'il annonce vouloir effectuer s'il est élu.
Jeudi, son directeur de campagne Abdelmalek Sellal est revenu sur cet aspect de la stratégie électorale du président Bouteflika, expliquant que «de grandes réformes nous attendent comme la révision de la Constitution, comme probablement le changement du modèle économique et des changements politiques». En clair, le projet d'une réforme de la Constitution est déjà sur les rails et il devrait être proposé aux Algériens à l'issue de cette conférence nationale «inclusive», ainsi que beaucoup de changements politiques et économiques. Si les propositions de changements politiques après cette élection restent floues, celles prévues par le président-candidat dans le secteur économique ont été plus ou moins dévoilées. Sans qu'il y ait, là également, un peu plus de précisions sur le projet économique que veut mettre en place le président Bouteflika (s'il est élu), un projet économique qui ne serait pas forcément «libéral» et qui «sauvegarderait le caractère social» de l'Etat.
Des changements importants sont prévus dans le cas d'un 5ème mandat du président Bouteflika, une sorte de réformes de seconde génération, allant dans le sens des déclarations des partis de la majorité lorsqu'ils avaient appelé «à la poursuite» des réformes. Maintenant, à deux mois ou presque du scrutin du 18 avril, tout se met en place et les pièces du puzzle électoral de la campagne présidentielle du candidat Bouteflika sont identifiées. C'est ce qui permet alors à Sellal d'affirmer qu'«il n'est plus possible pour l'Algérie d'avancer vers l'avenir avec les lois actuelles et l'économie actuelle. Les réformes sont nécessaires».
Même si ces réformes «se feront en consultation avec tous les citoyens». A un peu plus d'une semaine de l'annonce de la candidature du président Bouteflika pour une 5ème mandature, le camp de l'opposition reste, cependant, indécis et ne semble pas évoluer vers une posture qui donnerait à penser qu'il y aura une course électorale, une présidentielle à plusieurs candidats. Un air de «déjà vu».
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Posté Le : 17/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mahdi Boukhalfa
Source : www.lequotidien-oran.com