Algérie

Un air de campagne présidentielle aux relents racistes : Deux françaises condamnées pour port de niqab



Alors que la France de Sarkozy obtenait, en secret, que les étudiants juifs pratiquants puissent passer les concours d'entrée à plusieurs grandes écoles d'ingénieurs en dehors des sessions normales d'examen, deux françaises viennent d'être condamnées à des amendes pour port de voile intégral en public. Hind Ahmas, 32 ans, et Najat Naït Ali, 36 ans, ont été condamnées à payer respectivement 120 et 80 euros par le tribunal de police de Meaux, une petite ville de la banlieue parisienne, en vertu d'une loi controversée entrée en vigueur depuis le 11 avril dernier. Selon des chiffres avancés par la presse française, cette loi portée par la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, concerne moins de 2000 femmes, dans un pays qui compterait entre quatre et six millions de musulmans.

 Elle prévoit notamment des amendes de 150 euros d'amende et/ou un stage de citoyenneté pour toute personne dissimulant son visage avec un voile, un casque ou une cagoule, dans un espace public, à l'exemple de la rue, des jardins publics, des gares ou encore des commerces. Selon leur avocat, les deux femmes sont décidées à se battre pour faire valoir leurs droits citoyens. Hind Ahmas qui a écopé d'une amende de 120 euros, juge que ces condamnations sont appliquées sur la base d'une loi qui viole le droit européen. «Nous ne pouvons accepter que des femmes soient condamnées au motif qu'elles vivent librement leur conviction religieuse» dira-t-elle encore.

 Les deux femmes comptent saisir, après l'appel, la Cour européenne des droits de l'homme et s'attendent à ce que la loi soit annulée définitivement. Elles ont déjà reçu l'appui d'Amnesty international, l'organisation de défense des Droits de l'homme, qui a qualifié de «parodie de justice» les amendes infligées et dénoncé «un jour de honte» pour la France. «Au lieu de protéger les droits des femmes, cette interdiction viole leur liberté d'expression et de religion», a déclaré John Dalhuisen, directeur adjoint d'Amnesty pour l'Europe et l'Asie centrale. Pour rappel, plusieurs femmes ont déjà été verbalisées en pleine rue par la police et des procédures sont en cours contre d'autres alors que les prières de fidèles musulmans dans la rue sont interdites depuis la mi-septembre. Ces nombreuses lois anti-musulmanes sont perçues comme un enjeu électoral, devenant des thèmes majeurs du débat politique en France, entre l'UMP, le parti au pouvoir et le Front national de Marine Le Pen. En juin 2009, Nicolas Sarkozy avait déclaré que la burqa ne serait «pas la bienvenue sur le territoire de la République». La présidente du FN comparait en décembre dernier les prières de rue à l'occupation de la France par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, le Conseil français du culte musulman, organe représentatif de l'islam en France, estime, quant à lui, que le voile intégral «correspond à une lecture extrémiste, littéraliste du Coran, pas à une obligation religieuse».

 En octobre 2010, la loi avait été évoquée par le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, comme l'un des motifs pour menacer la France d'attentats. Par ailleurs, cette loi sur le niqab met de nouveau en évidence la duplicité islamophobe de l'UMP puisque des faits de société concernant autant les musulmans que les juifs, et parfois plus les juifs que les musulmans, n'étaient jamais traités de façon neutre.




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