Un Aïd El-Adha dans la morosité

Tous reconnaissent qu'à Hadjout, l'Aïd El-Adha s'est déroulé, cette année, dans un climat morose. Dès le matin, les rues étaient désertes et les magasins fermés, ne respectant pas ainsi la permanence instaurée par le ministère du Commerce.Nous avons arpenté pratiquement toutes les rues à la recherche d'une supérette ou un magasin d'alimentation général mais les commerçants semblaient s'être donné le mot pour ne pas travailler, et ce, malgré les avertissements du ministère de tutelle. Nous avons rencontré plusieurs citoyens en quête d'un commerce pour se ravitailler. Mohamed un enseignant retraité, n'a pas mâché ses mots : «Ce ne sont pas des commerçants honnêtes car ils ne respectent ni la loi en vigueur ni les citoyens. Ces vautours à l'esprit mercantile ont dépassé l'entendement.» En ce qui concerne les boulangeries, il faut reconnaître que la majorité étaient ouvertes tôt le matin ainsi que les cafés. Même les enfants qui d'habitude sont joyeux, cette année ils ont déserté les rues pour rester à la maison assister à l'abattage du mouton. Les années passent et ne se ressemblent pas. La monotonie, le chômage et la perte de notre patrimoine national qui est en déperdition font que la plupart des gens ne cherchent pas à sauvegarder nos traditions ancestrales qui ont fait le bonheur de nos aînés. Il est vrai aussi que les parents et aussi l'école sont les premiers responsables de cette situation. Les chaînes de télévision étrangères ont quelque peu inoculé leur venin afin que les jeunes abandonnent nos traditions pour épouser celles des autres. La société algérienne doit obligatoirement lutter contre toutes les formes d'invasion qui vont à l'encontre des principes fondamentaux afin de perpétuer nos us et coutumes qui n'ont rien à voir avec celles de l'étranger.