La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), qui était en voie de dissolution, se transforme en société d'assurance. La CNMA vient d'obtenir son agrément pour s'investir dans les métiers des assurances toutes branches.
L'arrêté du ministère des Finances, portant sur le nouvel agrément de la CNMA, vient d'être publié dans le Journal officiel n° 75. La question qui se pose est celle de savoir si cette nouvelle société d'assurance appelée CNMA ne va pas hériter du passif lourd de la CNMA-Banque' ' Certains responsables de la Caisse nationale de mutualité agricole, contactés par nos soins, ont fait savoir que les actifs de la Banque CNMA ont été rééquilibrés grâce à la décision d'annuler les dettes des agriculteurs. Le scandale de la liquidation de la CNMA-Banque, deux années après sa création, semble être ainsi définitivement clos par une simple décision d'effacer les dettes des agriculteurs qui constituaient, aux yeux des responsables de la CNMA, l'essentiel de son découvert. Le texte du décret ministériel en question précise que la Caisse nationale de mutualité agricole est agréée pour pratiquer, par l'intermédiaire de ses caisses régionales et en faveur des personnes physiques et morales exerçant leur activité dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'aquaculture et connexes, de nombreuses opérations d'assurance et de réassurance. Elle est aussi autorisée à assurer les véhicules, les accidents, les dommages aux biens et les crédits. La réussite de la CNMA version assureur est conditionnée par une gestion rigoureuse de ses activités, un management qui doit être assuré par des gestionnaires désignés sur la base d'un profil purement financier et comptable.Ceci pour éviter un troisième échec, car, il est utile de le reconnaître, la précédente faillite était synonyme d'un double échec' ; celui de la CNMA-Banque et la faillite de la société de leasing Salem qui a entraîné des dettes importantes auprès des ses bénéficiaires. Ce double échec, faut-il le reconnaître, est l'effet de créances qui se sont révélées contraires à la loi dans la mesure où elles résultent de relations d'affaires entre la banque et ses actionnaires. La question qui mérite d'être posée est celle de savoir si la CNMA version assureur est en mesure de réussir avec les mêmes politiques et les mêmes hommes ' Nous avons appris hier que la CNMA entend mettre sur le marché des assurances un nouveau produit destiné à couvrir le risque sécheresse. Ce nouveau produit d'assurance qu'elle compte lancer va concerner notamment les cultures stratégiques telles que les céréales, lesquelles ont longtemps souffert de cet aléa climatique qui continue de peser lourdement sur le rendement. La CNMA entend lancer également des micro-assurances en faveur des petits exploitants qui composent la majorité de la population agricole algérienne. Ce type d'assurance est destiné surtout à couvrir les risques liés aux aléas climatiques, le revenu de l'agriculteur et son patrimoine ainsi que sa famille. Il s'agit également de rendre l'agriculteur solvable vis-à-vis des banques. Ces nouvelles méthodes de la Caisse nationale de mutualité agricole tendent à éviter un remake des scénarios catastrophiques de ces dernières années qui ont nécessité l'annulation des dettes de plusieurs agriculteurs.
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Posté Le : 10/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Titouche
Source : www.elwatan.com