Un adieu à la hauteur de l'homme

Saâdoune Nia n'est plus. Une grande foule composée, pour la plupart, de ses anciens compagnons tant du journal En Nasr que de la radio et de la télévision algérienne, l'a accompagné, hier, à sa dernière demeure.Il est mort avant-hier, au CHU Ben Badis de Constantine, d'un AVC. Il avait juste 64 ans. C'est son fils qui l'y avait emmené suite à un malaise. Lors de son inhumation au cimetière central de Constantine, tous ne parlaient que de ses qualités humaines exceptionnelles, de sa culture, de son érudition. Boubekeur Hamidechi, chroniqueur au Soir d'Algérie, nous livre du défunt le témoignage suivant : «Il avait de grandes qualités professionnelles, notamment sa maîtrise de la langue arabe qui lui a permis de faire un passage significatif au quotidien En Nasr lorsqu'il a été arabisé. Mais le plus remarquable, c'était sa voix ; il avait une diction hors pair et sa voix était reconnaissable entre toutes, c'est la raison pour laquelle il avait rejoint la radio et la télévision algérienne, où il avait marqué son passage.»Pour sa part, son ancien directeur, Farouk Bellagha, évoque l'humilité qui le caractérisait ainsi que son parcours exemplaire : «Il était très professionnel, on sentait, à travers ses reportages ou ses émissions, cet effort intellectuel qu'il faisait par respect pour ses auditeurs et téléspectateurs.» Un autre de ses anciens collègues, Allaoua Bouchelaghem, nous dit : «Sa perte est un vrai gâchis !» Son frère Hocine déclare, pour sa part : «C'est la volonté du Tout-Puissant, mais ce que je garde de lui, c'est que c'était un homme qui était incapable de rancune, qui avait de l'empathie ; il aimait prendre les choses du bon côté, non sans un brin de philosophie.» Le défunt Saâdoune Nia faisait partie de cette génération de journalistes que caractérisaient un professionnalisme et une compétence admirables. Adieu l'ami, repose en paix !