Un acte énergiquement dénoncé

La cellule de communication de la wilaya de Sétif a rendu public un communiqué dans lequel les autorités se sont élevées contre cet acte qualifié de crime contre l'histoire, la mémoire collective et le tourisme.L'acte de vandalisme qui a ciblé la statue d'Aïn Fouara avant-hier en pleine journée, a suscité la colère et l'ire des Sétifiens et des visiteurs de la capitale des Hauts-Plateaux. La propagation de l'information qui s'est répandue telle une traînée de poudre, a fait la Une des réseaux sociaux. Les séquences vidéo, les photos, les informations et les commentaires ont pris le dessus des partages et publications, notamment sur facebook.
Selon les premières informations recueillies auprès de sources bien informées, l'auteur de cet acte dénoncé par la population est un aliéné mental originaire d'El-Hadra dans la commune de Béni Oucine au nord de la wilaya de Sétif. Il est né à Bordj Bou-Arréridj. Il a été radié des rangs de l'armée depuis quelques années parce qu'il souffrait d'une pathologie psychiatrique qui ne lui permettait pas d'accomplir sa mission au sein de ce corps de sécurité. L'armée a mis fin à son contrat. Selon les mêmes sources, A. A. serait marié depuis quelques mois et a commis plusieurs actes qui confirment qu'il souffre d'une pathologie psychiatrique grave.
Le mis en cause a été neutralisé par les services de sécurité présents sur les lieux avant d'être auditionné par la police. Présent au niveau des geôles du commissariat central de Sétif, il sera présenté aujourd'hui devant le procureur de la République près le tribunal de Sétif. Selon certaines indiscrétions, l'accusé qui souffre d'un handicap mental estimé par des spécialistes à 80%, sera interné dans un établissement psychiatrique, probablement à Oued Othmania ou Blida. La cellule de communication de la wilaya de Sétif a rendu public un communiqué dans lequel les autorités de la wilaya, à leur tête le wali de Sétif, ont dénoncé l'acte qualifié de crime contre l'histoire, la mémoire collective et le tourisme.
Dès qu'ils ont appris la nouvelle, les autorités civiles et militaires se sont déplacées sur les lieux pour constater de visu l'ampleur des dégâts de cet acte qualifié dans le communiqué de barbare. Le chef de l'Exécutif a aussitôt présidé une réunion ayant regroupé plusieurs responsables. Plusieurs points sont inhérents à la restauration selon les normes internationales de la statue qui a été bien endommagée.
Une commission de spécialistes dépêchée
Plusieurs spécialistes dans la restauration de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés ont été dépêchés par le ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi pour s'enquérir de l'état de la statue qui date de plus de 120 ans et qui a subi des dommages importants. Plusieurs citoyens rencontrés hier et avant-hier, ont dénoncé énergiquement l'acte criminel perpétré par un individu au profil psychiatrique.
Mohamed n'a pas mâché ses mots pour nous dire : "Il a touché à un symbole de la ville, voire de la région. Quoi qu'il en soit, il ne doit pas être mis en liberté. C'est un danger pour la population, les biens publics et privés." De son côté, Karim, un résident en psychiatrie, nous dira qu'en attendant l'expertise qui sera certainement demandée par les services compétents, "cet individu souffrirait de délire mystique ayant une relation avec la religion ou un complexe envers les femmes".
Une septuagénaire s'est emportée : "Il est venu libérer Sétif d'Aïn Fouara ! S'il est musulman, qu'il aille libérer El-Qods des juifs." Il est à noter que plusieurs citoyens ont interpellé les autorités et les services de sécurité pour mettre en place un dispositif pour la surveillance des lieux sensibles tout en appelant à finaliser le projet d'installation de caméras de surveillance abandonné depuis plusieurs mois, voire plus de deux années.
F. SENOUSSAOUI