Un accord pour booster l'activité dans les deux pays Tourisme : coopération algéro-tunisienne

Les détails de ce partenariat ont été révélés à la presse lors d'une conférence animée, mercredi soir, à Alger, par le ministre tunisien du Tourisme, M. Elias Fakhfakh. Cette rencontre, à laquelle a pris part l'ambassadeur de la Tunisie accrédité à Alger, M. Mohamed Nadjib Hachana, a regroupé des représentants des agences de voyage algériennes et des tours opérators nationaux. D'emblée, le ministre a apporté un éclairage sur la situation politique qui prévaut dans son pays. Il affirmera que « la Tunisie vit une transition démocratique après la révolution de la dignité et s'est engagée dans la réforme avec, notamment la finalisation de l'écriture de la constitution afin d'aller vers des élections programmées au premier semestre de l'année 2013 ». Le ministre tunisien du Tourisme, M. Elias Fakhfakh, en évoquant son secteur, a reconnu que le nombre de touristes a connu un fléchissement en 2011, mais lors de l'année en cours, une augmentation de 35 % du marché a été enregistrée. Les Algériens étaient 700.000 à aller en Tunisie en 2012. Pour le ministre cela « est le témoignage de la paix qui règne en Tunisie bien que des événements, 'uvres de salafistes violents, sont enregistrés çà et là », a-t-il reconnu. M. Fakhfakh a indiqué que son pays a octroyé des facilités pour l'entrée des Algériens en territoire tunisien en vue de passer leurs vacances dans les meilleures conditions. Tout en reconnaissant les difficultés qui existent encore sur le point de passage, notamment à M'lila, visité par le ministre, et les lenteurs dans les formalités de passage principalement du côté algérien. Dans ce sens, il a annoncé l'aménagement à M'lila d'un espace de repos et le budget alloué, à cet effet, a été débloqué, sachant que 90 % des touristes algériens préfèrent voyager en Tunisie par route.
EN PERSPECTIVE : FORMATION ET VENTE DE PRODUITS EN COMMUN
L'accord signé dans le cadre de la deuxième commission mixte et qui s'étend jusqu'à 2015 s'articule autour de la formation, l'investissement, la promotion touristique, la législation et l'échange d'expertise. D'après le ministre du Tourisme tunisien, le bilan de la coopération entre l'Algérie et la Tunisie « reste modeste et ce, malgré les relations d'excellence » avoue M. Fakhfakh qui a rappelé que 38 étudiants algériens, seulement, ont été formés en Tunisie dans le domaine du tourisme et de l'hôtellerie depuis 1972. Afin de remédier à cette situation et contribuer à l'essor du tourisme national, le responsable tunisien a annoncé le démarrage d'une session de formation pour 3 groupes constitués de 5 personnes, chacun à partir de mars et avril prochains, un stage pratique pour 10 étudiants durant l'été 2013, ainsi que la formation dans le domaine de la santé durant le deuxième semestre de l'année prochaine et le BTP et BTS. Ce partenariat est prévu pour une durée de trois ans (2012-2015). L'autre point souligné pour booster les échanges algéro-tunisiens concerne la commercialisation de produits touristiques en commun. Le ministre tunisien a mis en exergue les potentialités dont recèle l'Algérie et qui peuvent faire l'objet d'une proposition commune pour le marché touristique et tenter de séduire les touristes du monde, principalement les Chinois dont l'estimation dévoile quelque 100 millions de touristes potentiels. Il est donc fort probable de trouver, à l'avenir, dans les dépliants, le circuit de Saint Augustin, une boucle incluant la région de Oued Souf, un séjour dans le désert algérien et même un week-end dans les stations de ski qui, selon le ministre tunisien, « sont uniques dans la région ». Les atouts touristiques algériens restent authentiques ce qui fera dire au ministre tunisien : « Quand l'Algérie s'éveillera, le tourisme tunisien tremblera ». Lors de cette rencontre avec la presse, la parole a été donnée aux agences de voyage qui on saisi cette occasion pour soulever moult problèmes inhérents à leur activité. Comme le manque de confiance entre les opérateurs, le zèle de certains hôteliers qui refusent les célibataires ou encore la cherté des prix des produits proposés. Cela incitera Son Excellence l'ambassadeur tunisien à annoncer l'étude du projet d'une banque maghrébine pour faciliter les activités touristiques entre nos deux pays, l'ouverture d'un consulat à Oran en janvier 2013 et la négociation de la réouverture des lignes maritime et ferroviaire entre l'Algérie et la Tunisie.