Rebondissement
dans le dossier Eepad. Une décision de justice
définitive du 26 décembre dernier a arrêté à 2,2 milliards de dinars la dette
commerciale de l'opérateur ADSL vis-à-vis d'Algérie Télécom. Loin des 3,8
milliards de dinars exigés initialement. Le ministre des PTIC, Moussa Benhamadi, évoque dans un entretien exclusif à ME et
Quotidien d'Oran, «la nécessaire préservation de Eepad».
A quoi répond Nour Harzallah,
PDG de Eepad, qu'il est disposé à engager un
partenariat exemplaire public-privé avec AT. Deux ans
après, cela sent la réconciliation sur l'accès au haut débit.
Le litige
commercial entre Eepad, premier fournisseur privé
algérien d'accès à Internet haut débit, et son fournisseur de bande passante
Algérie Télécom s'est dénoué en cette fin d'année 2011. Une décision de justice
a définitivement fixé, le 26 décembre dernier, à 2,2 milliards TTC, le montant
des impayés que doit l'opérateur privé à Algérie Télécom. Pour Nour Harzallah, PDG de Eepad, «nous sommes très loin des 3,8 milliards de dinars
exigés au début par Algérie Télécom». La décision de justice change les données
financières d'Eepad qui a continué de fonctionner ces
deux dernières années dans le développement des plates-formes de services et
des contenus spécialisés. C'est sans doute ce qu'a déjà anticipé le ministre
des PTIC Moussa Benhamadi qui a parlé, ce début de
semaine pour Maghreb Emergent, dans des termes engageants de l'avenir de Eepad après avoir commenté la décision de justice dans un
entretien exclusif à paraître, par ailleurs, dans le supplément TIC du
Quotidien d'Oran de ce mercredi. «Je pense que les deux opérateurs devraient
trouver une solution à l'amiable tel que le rachat de l'Eepad
par Algérie Télécom. J'avais engagé cette procédure en 2009, lorsque j'étais à
la tête d'AT, mais qui n'a malheureusement pas
abouti» explique Moussa Benhamadi qui était DG de
Algérie Télécom au moment où a éclaté le conflit commercial. Il a ajouté que
son conseil d'administration ne l'avait alors pas suivi dans sa démarche d'acquisition
d'Eepad. «J'ai toujours défendu la préservation de l'Eepad en tant qu'acteur important des TIC en Algérie»
affirme Moussa Benhamadi qui au moment de l'entrevue
évaluait la créance détenue par AT sur Eepad à 2,5
milliards de dinars.
«EEPAD N'A PAS
ARRETEE LE DEVELOPPEMENT DES APPLICATIONS»
Le PDG de Eepad a réagi favorablement aux propos du ministre des PTIC
: «je suis tout à fait d'accord avec la volonté de M. Benhamadi
de maintenir Eepad comme un acteur des TIC». Nour Harzallah ne voit pas
cependant la solution sous la forme d'une acquisition complète de l'Eepad par l'opérateur historique, mais plus sous la forme
d'un partenariat public-privé (PPP) «J'ai toujours
défendu le PPP dans le TIC. Il est possible de faire beaucoup de choses
ensemble, d'exporter des services. Il faut savoir que le MSAN que déploie en ce
moment AT est techniquement compatible avec nos plateformes et que nous avons
un réseau local qui offre la triple play avec la
solution MSAN». Des négociations pour la prise de contrôle d'Eepad par son créancier AT avaient
échoué en mars 2011 et tout le monde annonçait alors un imminent dépôt de bilan
de l'opérateur privé des TIC. La décision de justice qui allège le fardeau
commercial d'Eepad n'est pas la seule à remettre l'entreprise
en selle. Pour Nour Harzallah,
la solvabilité de son entreprise est à observer sous un autre jour ; «Eepad est éligible au dispositif d'effacement d'une partie
de la dette bancaire» arrêtée en mai dernier entre les organisations
d'employeurs et le gouvernement lors de la tripartite. «Nous avons poursuivi
nos activités de développement des applications et des contenus, ce qui est
notre métier de base» Des projets d'extension dans la filière des terminaux
sont dans le pipe et devraient être bientôt présentés au public. Sans dette
bancaire et avec un impayé soulagé de près de moitié vis-à-vis de Algérie
Télécom, Eepad se surprend à regarder différemment
l'avenir. De l'avis de plusieurs spécialistes, le retour en grâce de Eepad qui se profile est surtout dû à l'incapacité
systémique de AT à déployer le haut débit dans le pays à un rythme soutenable. Mais
aussi à la panne historique de l'industrie algérienne des applications, la
grande crise de la production des contenus pour le Web. Trois ans après l'arrêt
d'Eepad, aucun autre provider n'a émergé.
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Posté Le : 17/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kadi Ihsane
Source : www.lequotidien-oran.com