Un 1er Novembre pas comme les autres

La célébration du déclenchement de la guerre de Libération nationale intervient dans une conjoncture très particulière cette année. Une conjoncture notamment marquée par une détérioration inédite des relations algéro-françaises et des manœuvres régionales visant à remettre en cause les acquis de l'Algérie indépendante.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Alger s'est parée de ses plus beaux atours. L'étoile rouge étincelle au centre des étendards flambant neufs. Les lumières sont plus nombreuses, plus vives dans les artères principales de la ville, dans certains quartiers, des chants patriotiques fusent depuis une semaine déjà, le 1er Novembre est là. Et il y a à l'évidence une nette différence de contexte entre les années précédentes et celle qui accueille le 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Des tensions inédites avec la France, de très lourdes tensions régionales, mais aussi de dangereuses manœuvres séparatistes font que cet anniversaire marque une nette différence avec tous les précédents.
La célébration de cette glorieuse date se déroule sans la présence de l'ambassadeur algérien en France et sans doute loin de la traditionnelle et très attendue «fête» qu'organise la représentation algérienne à cette occasion.
Le 2 octobre dernier, le rappel de Mohamed Antar Daoud marquait l'amorce d'un virage inédit dans les relations bilatérales. Entre Alger et Paris, les questions mémorielles et des «immixtions politiques» de l'Hexagone ont mis au plus bas des relations construites difficilement des décennies durant. Auprès des Algériens, ces événements ont aussi eu pour effet de susciter un grand sentiment de «désapprobation» de rejet des propos tenus par Emmanuel Macron et de sa persistance à maintenir ses déclarations vexantes.
La présence du responsable du MAK sur le sol français et le refus de l'extrader accentuent la crise. Le mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni vise la séparation de la Kabylie du reste de l'Algérie, une menace pour l'unité du pays à laquelle les Algériens sont tant attachés, une raison aussi et surtout qui fait la particularité de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Ce fait se greffe inévitablement à d'autres événements qui pèsent lourdement autour des frontières et avec un Maroc officiellement écarté des Etats avec lesquels Alger entretient des relations diplomatiques et de bon voisinage.
A. C.