Algérie

Un 14ème RDV réussi



A son 14ème rendez-vous avec le Hirak à l'instar des autres wilayas du pays, Annaba a vécu cet événement devenu national avec la même conviction et la même volonté de réussir à atteindre les objectifs que les participants se sont fixés.Ils ont été tracés sur les banderoles, affiches et des affichettes. Tous ces moyens de communication appuyés de cris, slogans et mots d'ordre sortant de gorges déployées appelaient au rejet dusystème de gestion politique et économique du pays imposé au peuple depuis les lendemains de l'indépendance. Femmes, hommes, enfants, jeunes chômeurs ou étudiants étaient venus par milliers pour occuper le Cours de la Révolution avec ses deux grandes années. Par vagues successives, les marcheurs occupaient la moindre parcelle de terrain comme celle de la place du théâtre Azzedine Medjoubi. D'autres s'étaient positionnés quelques dizaines de mètres plus bas, c'est-à-dire à proximité de la Mouhafada du FLN avec toujours les mêmes moyens d'expression où revenaient sans cesse les slogans « dissolution du FLN », « Dissolution de l'APN et du Sénat » « FLN au musée national » « a bas les corrompus et les opportunistes du FLN » « Tliba dégages ». Ces slogans revenaient sans cesse écrits en grands et gros caractères sur des banderoles pour exiger le départ du système corrompu et l'instauration d'une république libre et démocratique : «Djazaïr horra dimokratia !» « khlitou lebled ya sarakine». Dans les expressions des uns et des autres lancées au moyen des mégaphones portés à bout de bras, l'on pointait du doigt les causes de la crise qui secouent notre pays et où se rejoignent le règne de l'argent, de la corruption et du pouvoir corrompu. Expression également de crise des valeurs perdues. « En attendant une meilleure formulation de notre approche du hirak, Nous devons insister sur la nécessité de dissoudre l'APN et mettre au musée de l'histoire du pays le FLN composé de cadres et militants opportunistes spécialistes des urnes trafiquées » a indiqué un jeune étudiant approuvé par ses camarades. En tout état de cause, on peut affirmer que le jeun du ramadan parait n'avoir pas eu de prise sur les citoyens. Ce vendredi, comme devenu de tradition, ils étaient nombreux à scander sans discontinuer leur aversion du régime actuel de gestion du pays. Beaucoup de noms de hauts responsables du pays et hommes d'affaires, intouchables il y a quelques mois, ont été cités comme étant pour beaucoup dans la faillite politique, économique et sociale qui caractérise actuellement l'Algérie. En fait, le hirak est devenu une occasion pour les participants, d'alerter à l'aide de courts messages, les détenteurs du pouvoir, sur la colère des pères et mères de familles qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts, des jeunes chômeurs qui n'ont plus rien à perdre, celle des étudiants qu'i n'ont rien à gagner, cadres de l'administration, enseignants universitaires, médecins, magistrats, gens du barreau, Il y a aussi le malaise des opérateurs économiques tout secteur confondu, le sentiment de nombre d'entre eux d'être humiliés à tour de rôle, la résignation d'honnêtes gens condamnés au sort du jetable, qui ne souhaitent plus rien, n'espèrent plus rien. Il y a aussi le silence des obligés par les positions professionnelles, administratives et politiques. Ces colères sont démocratiquement patientes parce qu'elles s'expriment en toute dignité aux cris de selmia selmia. C'est ce qu'a résumé un père de famille retraité de son état lorsqu'il a affirmé : « On ne plie pas l'Histoire à soi, on négocie avec elle sa voie ».


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