Algérie

Umaru Yar'Adua ordonne une enquête



Le chef de l'Etat nigérian, Umaru Yar'Adua, a ordonné, hier, une enquête sur les affrontements qui ont fait des centaines de morts dans le nord la semaine passée et sur les circonstances du décès du chef de la secte islamiste qui s'était insurgée. « Hier (lundi), j'ai demandé au conseiller national chargé des questions de sécurité qu'une enquête soit menée (...) pour que nous ayons un rapport complet de ce qui s'est passé durant la crise », a déclaré le président lors d'une conférence de presse. Il a précisé que l'enquête porterait aussi sur les circonstances de la mort de Mohamed Yusuf, dirigeant spirituel de la secte Boko Haram dont de nombreux membres ont affronté les forces de l'ordre dans le nord du Nigeria entre les 26 et 30 juillet. Yusuf a été tué peu après avoir été capturé par l'armée à Maiduguri, fief des fondamentalistes et capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Une ONG locale a dénoncé une exécution sommaire. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch avaient appelé les autorités nigérianes à ouvrir une enquête. Un policier avait indiqué qu'avant de mourir, Mohamed Yusuf avait « supplié et demandé le pardon avant d'être tué par balle ».Umaru Yar'Adua a dit espérer que le rapport de l'enquête serait prêt « avant la fin de la semaine ». Sur la base du premier document, il sera ensuite décidé si une enquête plus approfondie sera nécessaire, a-t-il poursuivi, jugeant que la récente crise était « une affaire vraiment grave ». Selon des chiffres récoltés par l'AFP auprès des autorités et de la Croix-Rouge nigériane, près de 880 personnes ont péri dans les violences qui avaient démarré quand des membres de la secte qui se réclame des talibans d'Afghanistan avaient tenté d'attaquer un poste de police dans l'Etat de Bauchi. Les violences s'étaient étendues aux Etats de Kano, Yobe et Borno. Mais c'est à Maiduguri que les combats se sont concentrés et ont fait le plus grand nombre de victimes. L'armée y a écrasé la résistance islamiste en tirant notamment des obus de mortier sur ses positions. Lundi, la Croix-Rouge nigériane a annoncé qu'un total de 780 cadavres avaient été ramassés à Maiduguri. « Jusqu'à présent 780 dépouilles ont été ramassées dans les rues de Maiduguri et enterrées dans des fosses communes sur trois sites de la ville », a indiqué Mohamed Zanna Barma, secrétaire de la Croix-Rouge nigériane dans l'Etat de Borno. Auparavant, les autorités avaient indiqué que 98 personnes avaient été tuées dans les combats de Bauchi et Yobe. Les autorités fédérales du Nigeria n'ont pas communiqué un bilan total de ces combats et n'ont pas indiqué non plus l'ampleur des pertes du côté des troupes fédérales. Un conseil pour « filtrer » les prêchesLes gouverneurs des régions du nord du Nigeria ont annoncé la création d'un « conseil du prêche » chargé d'encadrer les nominations de chefs religieux, à l'issue d'une réunion sur les violences entre une secte islamiste et l'armée qui ont fait au moins 878 morts en une semaine. 19 gouverneurs des Etats septentrionaux, réunis à Kaduna (nord), ont « décidé de constituer un conseil du prêche qui filtrera et validera les nominations des clergés musulman et chrétien », a déclaré lundi soir à la presse le gouverneur de l'Etat du Niger, Babangida Aliyu. « L'islam est synonyme de paix et nous ne laisserons pas un groupe mener des violences et des tueries en son nom », a-t-il ajouté, en condamnant la secte islamiste Boko Haram, se réclamant des talibans d'Afghanistan, qui affronte l'armée depuis une semaine. « Notre réunion condamne toutes les activités de la secte religieuse Boko Haram qui a provoqué le chaos dans les Etats de Borno, Bauchi, Yobe, Katsina et Kano », a déclaré M. Aliyu. Jusqu'à présent, des violences n'avaient été rapportées que dans quatre régions (Bauchi, Kano, Yobe et Borno). Le nord du Nigeria s'est embrasé le 26 juillet lorsque des membres de la secte islamiste Boko Haram se sont heurtés aux forces de l'ordre en tentant de prendre d'assaut un poste de police dans l'Etat de Bauchi.


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