Algérie

UMA: Alger veut intégrer les questions sécuritaires à la rencontre de Rabat



L'Algérie demande à intégrer les questions sécuritaires dans l'ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UMA, prévue du 15 au 17 février prochain à Rabat, au Maroc.

Alger fait des questions sécuritaires une des grandes priorités de l'heure en raison de la gravité du crime transnational qui secoue la région et la sous-région. Elle demande ainsi à ses homologues de l'UMA d'ouvrir des discussions sur cet aspect des problèmes en gardant en tête que le conflit libyen les a profondément compliqués. D'ailleurs, c'est parce qu'ils sont surtout acculés aujourd'hui par cette déflagration de la situation politique et sécuritaire, que les pays membres de l'UMA ont décidé de se réunir dans la capitale marocaine pour tenter de réanimer cette entité.

Créé le 17 février 1989, l'UMA n'a été, depuis, qu'un simulacre que les gouvernants des pays fondateurs évoquent de temps à autre à des fins politiciennes sans lendemains. La date de la fin de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UMA coïncide, en effet, avec celle de sa naissance. L'UMA fêtera alors, ce jour-là, ses 23 ans d'existence sans qu'elle ne les ait véritablement vécus.

A moins d'un mois de sa tenue, la réunion de Rabat est présentée par les diplomates comme étant une première prise de contact pour une redynamisation effective de l'UMA. Réunion qui, dit Messahel, est sans un ordre du jour précis.

Ceci étant dit, l'Algérie garde toujours en main la feuille de route qu'elle a présentée en 2003 sous forme d'étude pour réactiver la coopération politique, économique et commerciale entre les pays membres. Elle continue donc de faire part de la nécessité de voir engagée une refondation des instances de l'UMA et de leurs mécanismes de fonctionnement. L'objectif étant que ces instances ne restent pas otages du seul bon vouloir du sommet des chefs d'Etat qui, lui, est seul habilité à prendre des décisions. Alger recommande de revoir ce mécanisme de l'unanimité pour en faire un système plus souple et moins contraignant. Elle propose à cet effet de faire en sorte d'accorder plus de prérogatives au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA en premier, la possibilité de décider même si le sommet des chefs d'Etat ne se réunit pas. Elle demande, en outre, que les secteurs d'activités des pays membres travaillent librement sans pour autant avoir besoin du feu vert des instances politiques. Leurs responsables peuvent ainsi se réunir en cas d'urgence. Il est aussi question pour l'Algérie de réviser un certain nombre de conventions dont le contenu s'avère aujourd'hui obsolète. Pour rappel, dès leur création de l'UMA, les pays membres se sont accordés tacitement d'en abriter chacun une instance. Le siège est donc à Rabat, le secrétariat général que préside le Tunisien Habib Benyahia depuis plus de 7 ans, est à Tunis, le madjless Echoura est à Alger, et la Cour de justice est à Nouakchott. La Libye devait, elle, hériter dans ce sens, d'une université maghrébine mais elle n'a jamais vu le jour.

En 2002-2003, le roi du Maroc avait proposé de réformer l'UMA pour en sortir ce qu'il avait appelé à l'époque « un nouvel ordre maghrébin. » L'Algérie pour sa part estime que l'UMA a besoin d'une refondation sur fond d'un renouveau politique bien averti notamment avec l'avènement de nouveaux gouvernements en Tunisie et en Libye. On apprendra au passage qu'une rencontre entre le président Bouteflika et le président du CNT libyen est toujours d'actualité.




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