Algérie

Ultimes efforts européens pour convaincre Donald Trump



Le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France ont vanté, hier, les mérites de l'accord sur le nucléaire iranien, dans une ultime tentative de convaincre Donald Trump de ne pas en sortir à quelques jours de la date-butoir."En ce moment délicat, ce serait une erreur de s'éloigner de l'accord nucléaire et de lever les contraintes qu'il fait peser sur l'Iran", a estimé dans une tribune publiée par le New York Times le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson. Ce texte a été publié peu avant sa rencontre avec des responsables de l'administration américaine à Washington. En parallèle, à Berlin, ses deux homologues français et allemand, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas, ont aussi plaidé en faveur de l'accord, meilleur moyen à leurs yeux pour éviter que l'Iran n'accède à l'arme nucléaire, et affirmé qu'ils continueraient à l'appliquer même en cas de retrait américain. Ces trois pays européens font partie du Groupe dit 5+1, avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine, qui a conclu avec Téhéran l'accord limitant les ambitions nucléaires iraniennes en juillet 2015 à Vienne. "Il prévoit un contrôle accru des installations nucléaires iraniennes, augmentant la possibilité de détection de toute tentative de fabriquer une arme", a argumenté le ministre britannique. "Maintenant que ces menottes sont en place, je ne vois pas d'avantage éventuel à les mettre de côté. Seul l'Iran bénéficierait de renoncer à ces restrictions sur son programme nucléaire", a-t-il écrit, la meilleure ligne à suivre serait d'améliorer les menottes plutôt que de les rompre. "Nous sommes tout à fait déterminés à sauver cet accord parce qu'il nous préserve de la prolifération nucléaire et est le bon moyen d'éviter que l'Iran n'accède à l'arme nucléaire", lui a fait écho le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, lors d'une rencontre avec son homologue allemand Heiko Maas. Ce dernier a estimé que "l'accord rendait le monde plus sûr et que sans lui le monde sera moins sûr. Et nous redoutons qu'un échec conduise à une escalade au Moyen-Orient", a ajouté le ministre allemand. Les ministres allemand et français ont assuré vouloir coûte que coûte maintenir le cadre existant négocié avec Téhéran. "Cet accord est, pour nous, respecté, donc nous avons l'intention de nous y maintenir, quelle que soit la décision américaine", a dit M. Le Drian. Mais le président américain, soutenu en cela par Israël qui dénonce l'influence croissante de l'Iran au Moyen-Orient et notamment à ses frontières, ne cesse de critiquer ce texte conclu sous la présidence de Barack Obama. M. Trump a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour trouver un nouveau texte qui remédierait aux terribles lacunes de l'actuel, faute de quoi les Etats-Unis s'en retireront. Reste toutefois à savoir ce que ferait l'Iran en pareil cas.
Les ultra-conservateurs du pays maintiennent une ligne très dure. Jeudi, un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a affirmé que l'Iran quitterait l'accord si Washington mettait sa menace à exécution. À l'inverse, le président iranien Hassan Rohani et son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif ? les deux principaux artisans de l'accord côté iranien ? sont eux restés volontairement vagues.
R. I./Agences


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