Algérie

Ultimatum de Zerhouni pour le bâti à haut risque: 5.000 familles à évacuer en urgence à Oran



Près de 5.000 familles, habitant dans des bâtisses à haut risque, courent un grand danger, à Oran, et doivent être évacuées en urgence avant qu'une catastrophe ne survienne. 1.205 autres familles sont logées dans des bâtisses présentant de grandes fissures. Durant ces trois dernières années, Oran a enregistré 393 effondrements qui ont engendré 1.164 familles sinistrées. Comment reloger toutes ces familles et réhabiliter le bâti en ruine? Cette question a fait l'objet, hier, d'une réunion au siège de la wilaya, animée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Zerhouni et du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, en présence des autorités locales.

Le dossier du bâti à risque semble être sérieusement pris en charge par le gouvernement qui montre, cette fois-ci, un intérêt particulier pour cette wilaya, sachant qu'elle se prépare à vivre un évènement majeur, en l'an 2010: celui de la Conférence internationale sur le gaz GNL16, organisée par Sonatrach.

Le dernier séisme et le méga-congrès annoncé ont ouvert, en effet, le débat sur le vieux bâti, à Oran, et les moyens à mettre en oeuvre pour réhabiliter tout le parc immobilier à risque. «Nous sommes venus, aujourd'hui, pour évaluer ensemble, avec le ministre de l'Habitat, les conséquences des dernières secousses telluriques et étudier la problématique des constructions qui posent problème», a précisé M. Zerhouni, lors de son intervention. Après une présentation de la situation, le ministre de l'Intérieur a exprimé son insatisfaction du travail accompli. «Je n'ai pas l'impression que votre projet est maîtrisé et que les choses ont été affinées. Honnêtement, je pensais que vous aviez un projet bien ficelé. Ce n'est pas le cas. On se donne, donc, rendez-vous dans un mois pour voir l'évolution du dossier». Et d'ajouter, «il faut un effort organisé avec des idées claires tout en fixant les priorités». L'opération de réhabilitation concerne le bâti à risque et non pas le vieux bâti en général, a tenu à rectifier le ministre pour éviter toute confusion.

Dans le but de mener cette opération dans les meilleures conditions, une étude a été effectuée sur tout le parc immobilier par la direction de l'Urbanisme et de la Construction (DUC). En présentant les résultats de cette étude, le wali d'Oran ainsi que le DUC ont donné une situation détaillée du bâti à risque à Oran. En 2006, 131 effondrements ont été enregistrés avec 398 familles sinistrées. En 2007, le nombre des effondrements a atteint 211 avec 659 familles sinistrées. En 2008, 51 effondrements ont été recensés pour 109 familles également sinistrées. Pour cette opération de rénovation, le wali a insisté sur la création d'une agence nationale de rénovation urbaine pour gérer tout le dossier de ce parc immobilier. Concernant le diagnostic technique prévu dans ce cadre, 50.000 logements seront concernés à Oran, 4.000 à Arzew et 500 à Mers El-Kébir.

La wilaya d'Oran a aussi demandé l'inscription d'un programme de 5.000 logements pour un montant de 10 milliards de dinars. Le ministre de l'Habitat a, pour sa part, suggéré de racheter les logements inoccupés appartenant à la CNEP, l'EPLF et la Sonatrach pour les mettre à la disposition des collectivités. Pour la réhabilitation des biens privés, il a affirmé que des aides seront attribuées aux personnes qui n'ont jamais bénéficié d'aide de l'Etat. En marge de cette rencontre, le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse improvisée, a évoqué le rôle des APC et des APW qui doivent, désormais, «se prendre en charge, car l'acquisition des pouvoirs dont elles disposent aujourd'hui, leur permet de devenir une force de proposition et d'initiatives».

A propos de la décentralisation de l'administration, M. Zerhouni a déclaré: «on ne veut pas décentraliser pour compliquer les choses. Il existe des mairies qui ne sont même pas en mesure de revoir les prix des loyers. Elles louent encore des locaux commerciaux à 100 DA par mois. Comment voulez-vous qu'elles gèrent des projets importants?». Evoquant les dernières émeutes qui ont eu lieu à Oran et le rôle du mouvement associatif, M. Zerhouni a critiqué ces organisations, les accusant de fuite en avant au moment des crises. «Il y a 600 associations sportives à Oran. Les manifestants qui ont commis les dégâts à Oran étaient au nombre de 300 environ, si un membre de chaque association a pris l'initiative de sortir pour calmer ces jeunes, ils auraient été plus nombreux qu'eux. Or au moment de la crise, ces associations ont préféré s'enfermer chez elles».

Interrogé sur les centres de rétention pour les immigrés clandestins et notamment les Africains, le ministre a indiqué que «notre principe est de proposer le retour volontaire. En attendant de rapatrier ces étrangers, ils faut les prendre en charge dans des centres. Ce ne sont pas des centres de rétention. Ils auront une autre appellation».

Sur les émeutes qu'a vécues la commune de Berriane, dernièrement, le ministre a affirmé que l'enquête suit son cours en ce qui concerne les manipulateurs».






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