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Les Ukrainiens de l'Est se rendaient dimanche aux urnes pour décider du sort de leur région lors d'un référendum organisé par les opposants au nouveau pouvoir en place à Kiev, alors que les combats entre armée et militants séparatistes ont repris dans la périphérie de Slaviansk.Des millions d'Ukrainiens de l'Est sont appelés à se prononcer sur l'"indépendance" des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux régions frontalières de la Russie, dont les opposants aux nouvelles autorités de Kiev contrôlent les principales villes.Le référendum a démarré dans le calme dimanche matin à 05H00 GMT, et des centaines de personnes faisaient la queue tôt à l'extérieur d'un bureau de vote en périphérie de Marioupol (sud-est), ville où de violents affrontements entre forces ukrainiennes et militants séparatistes "pro-russes" se sont produits cette semaine.A Slaviansk, où le maire autoproclamé Viatcheslav Ponomarev avait promis samedi une "participation de 100%", une foule dense se pressait dans la matinée dans deux bureaux de vote du centre. En tout 60 bureaux de vote sont ouverts dans cette ville.Sur les bulletins, figure la question: "Approuvez-vous l'indépendance de la République populaire de Donetsk '" ou "Approuvez-vous l'indépendance de la République populaire de Lougansk '". "Tout se passe comme nous l'avions prévu, les bureaux ont ouvert à l'heure, et il y a du monde qui vient voter", s'est félicité Mykola Solntsev, un responsable de l'organisation du référendum à Donetsk.Les premiers résultats sont attendus dans la nuit. Les opposants se disent certains que la population approuvera leur projet.Les opposants de l'est ukrainien ne reconnaissent pas les autorités pro-européennes provisoires mises en place à Kiev depuis la destitution du président Viktor Ianoukovitch fin février, qu'ils qualifient de "fascistes".De leur côté, les autorités de Kiev dénient toute légitimité à ces consultations et qualifient les opposants de "terroristes appuyés par la Russie". Elles se montrent déterminées à mener à bien le scrutin présidentiel anticipé prévu le 25 mai, et accusent la Russie de vouloir le faire "dérailler".Reprise des combats à SlavianskQuasi-simultanément au scrutin en cours, les combats ont repris pendant quelques heures dans la périphérie de Slaviansk, bastion des opposants encerclé par les forces ukrainiennes qui y ont déclenché début mai une vaste opération militaire.L'armée ukrainienne a lancé le 2 mai une opération destinée à reprendre le contrôle de cette zone et encercle la ville depuis plusieurs jours.De nombreuses et très fortes détonations ont retenti dimanche en début de matinée, avant de s'apaiser, selon les médias. Après des tirs nourris pendant une grande partie de la nuit, les combats ont repris dans le village d'Andriïvka, sur la "ligne de front", à l'entrée sud de cette cité, a déclaré Stella Khorocheva, porte-parole des militants séparatistes à Slaviansk. "Il y a des victimes", a-t-elle ajouté, sans autres précisions. Les affrontements armés dans l'Est et le Sud de l'Ukraine ont fait des dizaines de morts ces deux dernières semaines.Positions divergentes sur le référendumLes nouvelles autorités de Kiev ont qualifié dimanche le référendum pour l'"indépendance" dans l'Est de l'Ukraine d'une "farce criminelle" financée par le Kremlin russe, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Le référendum du 11 mai inspiré, organisé et financé par le Kremlin est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine", souligne le ministère. "Les organisateurs de cette farce criminelle ont violé la Constitution et les lois ukrainiennes".En outre, le président du Conseil de sécurité et de défense de l'Ukraine (SNBO), Andreï Paroubiy, a déclaré que l'opération "punitive" contre les régions de l'Est serait poursuivie indépendamment des référendums sur leur statut politique.Le président russe Vladimir Poutine avait demandé mercredi aux opposants de reporter ce référendum, dans un geste apparent d'apaisement à l'issue d'entretiens au Kremlin avec le président en exercice de l'OSCE, le Suisse Didier Burkhalter.Pour leur part, les Etats-Unis ont réaffirmé samedi soir qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat de ce référendum, "illégaux en vertu du droit ukrainien et (qui) sont une tentative pour créer des divisions et des troubles".L'Union européenne (UE) a estimé jeudi que la tenue de ce référendum "ne ferait qu'aggraver encore la situation" dans ce pays. "Nous insistons avec force sur le fait que ce référendum ne doit pas se tenir" car "il ne ferait qu'aggraver encore la situation" et "pourrait mener à une nouvelle escalade", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole du service diplomatique de l'UE, précisant qu'"un tel scrutin n'aurait pas de légitimité démocratique".La crainte de Kiev et des Occidentaux face à ce scrutin est de voir se reproduire dans l'est de l'Ukraine un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie, ouvrant la pire crise diplomatique entre Occident et Russie depuis la fin de la Guerre froide.




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