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Le président ukrainien, Viktor Ianoukouvitch, a annoncé hier la tenue d'une élection présidentielle anticipée et la formation d'un gouvernement d'unité nationale, comme l'a réclamé l'opposition qui occupe la place Maïdan à Kievdepuis plusieurs semaines. Cette décision a été prise après de dures tractations entre les autorités ukrainiennes et les émissaires de l'Union européennes.L'annonce de la présidence ukrainienne ouvre une sortie de crise à Kiev qui a failli plonger dans la guerre civile suite aux affrontements armés qui ont fait ces trois derniers jours environ une centaine de morts et plus de 500 blessés, selon différentes sources. Même s'il n'a pas donné de date précise sur cette élection, le Président qui refuse de démissionner de son poste a cependant accepté aussi de revenir à la Constitution de 2004. Cette Constitution réduit en fait les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement. «En ces jours tragiques, alors que l'Ukraine a subi des pertes aussi lourdes, que des gens ont été tués des deux côtés des barricades, je considère qu'il est de mon devoir, à la lumière de la mémoire sacrée de nos morts, de déclarer qu'il n'est rien de plus important que la vie humaine», a déclaré M. Ianoukouvitch dans un communiqué rendu public et repris par les médias locaux et étrangers. «J'annonce que j'amorce des élections anticipées. Je lance aussi le processus d'un retour à la Constitution de 2004 avec un rééquilibrage des pouvoirs vers une République parlementaire. J'appelle au lancement des procédures pour former un gouvernement d'unité nationale», a rapporté Reuters. L'opposition a accepté la proposition du président ukrainien, a rapporté l'agence russe Interfax, citant l'opposant et chef de file du mouvement à Maïdan, Oleg Tiagnibok. Le mandat de M. Ianoukouvitch devait être remis en jeu dans un an s'il n'avait pas reporté sa signature de l'accord d'association avec l'Union européenne qui devait avoir lieu le 24 novembre dernier. Ce qui a provoqué la colère des pro-européens au sein de l'opposition début décembre. Officiellement, le président ukrainien s'était justifié par le fait qu'il voulait temporiser un peu «pour mieux évaluer les conséquences» dudit accord, contre lequel les pro-russes s'opposent. Le mouvement de protestation a repris son souffle après l'annonce de la signature le 17 décembre dernier d'un accord entre Kiev et Moscou qui a offert à l'Ukraine un bol d'oxygène financier. Ainsi, des milliers d'opposants à Ianoukouvitch ont décidé d'occuper la place Maïdan au centre de la capitale Kiev, à partir du 22 décembre, date à laquelle ils ont proclamé la création d'une «Assemblée populaire». Entre 250 et 700 mille Ukrainiens ont participé à l'occupation de la place Maïdan, selon des chiffres recoupés par les médias et les observateurs de la scène politique locale. Pour rappel, la crise politique ukrainienne a donné lieu à une violente bataille diplomatique entre la Russie et les Etats-Unis ainsi que l'Union européenne. L'enjeu de la crise ukrainienne dépasse de loin les simples intérêts des Ukrainiens qui se battent contre le régime en place pour avoir plus de liberté mais aussi de meilleures conditions socio-économiques. La complexité de la société ukrainienne, sur le plan culturel, religieux et linguistique joue également son rôle dans cette crise qui n'est que la suite de la «révolution orange» de 2004. A noter enfin que l'Union européenne et les Etats-Unis se montrent prudents par rapport à la suite des évènements de cette crise qui n'est pas tout à fait résolue, tant que des précisions ne seront pas données sur les principales décisions prises par Ianoukouvitch.L. M./Agences.




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