Algérie


UGTA
La démission récente du secrétaire général de l'UGTA au niveau de la wilaya d'Alger, Salah Djenouhat, de son poste de responsabilité, est-elle le prélude de changements que va, peut-être, connaître la direction nationale de l'UGTA ' Après le refus d'Abdelkader Malki de renouveler son mandat de secrétaire national de l'UGTA, puis le désaccord affiché publiquement entre le parti FLN et le RND autour de l'Alliance présidentielle, il n'est pas à exclure que le départ de Djenouhat va profiter au parti FLN et à ses syndicalistes. Comme il n'est pas écarté que cette démission surprise obéisse à une nouvelle logique initiée par le parti d'Ahmed Ouyahia.Une logique qui consiste d'une part, à prendre de la distance vis-à-vis de l'ancien parti unique et, d'autre part, à isoler le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd qui, en 2013, considérait "la nomination de Saâdani à la tête du FLN, comme une reconnaissance à l'UGTA", en rappelant fièrement que celui-ci "est un enfant de l'UGTA".Le refus courtois du RND à l'adresse d'Amar Saâdani de rejoindre le front large pour soutenir le programme du chef de l'Etat en dit long sur les batailles déjà engagées pour le maintien du pouvoir et le contrôle des ex-organisations de masse. Des luttes qui, dans le contexte actuel, pourraient être instrumentalisées à des fins personnelles et ainsi précipiter l'alignement de l'UGTA sur le courant politique qui sortira vainqueur.Pour rappel, l'UGTA est née le 24 février 1956, en pleine guerre de Libération nationale. Ce syndicat, créé à l'époque sur orientation du "Front", n'est pratiquement jamais arrivé à recouvrer son indépendance. Dans une interview au quotidien Liberté, publiée le 5 janvier 2015, au lendemain du dernier congrès national de l'UGTA ayant porté le SG sortant à la tête du syndicat, le sociologue Nacer Djabi avait déclaré que "tout ce qui s'applique au système politique (algérien) s'applique également à la Centrale syndicale (UGTA)". Non sans préciser que Sidi-Saïd représente "l'Etat profond''.Le spécialiste du monde syndical avait, en outre, observé que la nouvelle direction de l'UGTA est "l'une des plus illégitimes", qu'elle "ne travaille pas pour les intérêts nationaux", rappelant à juste titre qu'elle est "très contestée" par sa base. Cela se confirme, en effet, avec la création d'un Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA (CNRS-UGTA), composé de syndicalistes UGTA, pour qui le syndicat doit être "crédible, unitaire, rassembleur et réellement démocratique, capable d'apporter les solutions les plus justes aux problèmes sociaux professionnels du monde du travail".Dans un de ses derniers appels, le CNRS a alerté sur le risque de mainmise sur l'UGTA, par les "forces bureaucratiques et rentières antisyndicales, antinationales et antipatriotiques".Même le PT semble soucieux de corriger son agenda syndical, annonçant récemment qu'il travaillerait avec les syndicats autonomes pour la défense des travailleurs. Finalement, la démission de Djenouhat pèsera-t-elle sur les "équilibres" partisans de... l'UGTA et des partis dits de l'opposition 'H. A.




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