UE-USA : accord sur la lutte antiterroriste

L'Union européenne (UE) a approuvé, hier, un accord autorisant durablement le transfert aux autorités américaines des données des passagers aériens transatlantiques, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
L'accord a été voté lors d'une session plénière au Parlement européen de Strasbourg avec 409 voix pour, 226 contre et 33 abstentions. Le vote s'est déroulé après des mois de débats polémiques dus à des inquiétudes quant au respect de la vie privée des passagers. Dans cet accord, il est attesté que l'Union européenne pourra désormais et durablement transférer toute une série de données considérées jusqu'alors comme privées sur les passagers embarquant depuis l'Europe sur des vols en partance pour les Etats-Unis. Un texte, déjà existant, était jugé provisoire et contesté par le Parlement européen. Pour les partisans de cet accord, le nouveau texte apporterait d'importantes garanties en matière de respect des libertés individuelles, argumentant sur les données dites «PNR» (Passenger name record) qui ne seront utilisées que pour lutter contre le terrorisme ou les crimes graves, passibles d'une peine d'au moins trois ans de prison aux Etats-Unis.
Ces données seront conservées 10 ans pour les crimes graves et 15 ans pour le terrorisme. Cet accord de transfert des données des passagers a été salué aux Etats-Unis, a indiqué l'ambassade américaine auprès de l'Union européenne. «Les Etats-Unis applaudissent l'adoption par le Parlement européen de l'accord» entre Washington et l'UE qui va permettre de garantir la «sécurité des voyageurs» et témoigne de «l'engagement commun» de l'Europe et des Etats-Unis à «protéger leurs citoyens». Ainsi, tout voyageur souhaitant voyager d'Europe aux Etats-Unis devra savoir que toutes ses données personnelles sont transmises automatiquement outre-Atlantique dans un but éminemment sécuritaire. Les Européens, bien que réticents, ont fini par céder aux appels incessants des Américains, bien que du côté du vieux continent, certains n'hésitent pas à qualifier cet accord d'«atteintes aux libertés privées».