Algérie

Ubu et Tartuffe, les zigomars de l'UMP !



Ubu et Tartuffe, les zigomars de l'UMP !
On se croirait au FLN ou dans la pochade cinématographique algérienne, truculente et tordante, «Carnaval Fi déchra». On dirait même des «redresseurs» du FLN ou bien un Makhlouf El Bombardi (le Bombardier) et son compère Mustapha Ghir Hak (Mustapha C'est comme ça). La situation, qui est un cas d'école, évoque un peu un Salah Goudjil ou un Si Abdelhamid Si Afif, mais sans les gourdins et les dobermans de la Kasma de Mostaganem. On serait tenté de penser donc à des malotrus du FLN ou à d'autres rustauds de la politicaillerie algérienne. Pourtant, on n'est pas en Algérie car il s'agit, tenez-vous bien, d'une joyeuse compagnie de hurons, de pignoufs, de goujats et de butors de l'UMP, premier parti d'opposition et plus grande force politique en France ! Les adjectifs utilisés ici sont même habillés de velours comparés aux épithètes utilisés par une presse française déchaînée ou aux noms d'oiseaux lugubres que se sont lancés les protagonistes de l'affaire. Truanderie, mafia, boxon, voleurs, brigandage, et des vertes et des pas mûres. Et encore, dans cette maison close politicienne, les portes de l'excès restent largement ouvertes. Le pire est peut-être à venir encore car, mesdames et messieurs, François Ubu, alias le Père Ubu, grand maître de l'Ordre de la Grande Gidouille ésotérique, cette spirale logarithmique de l'absurde qu'est devenue l'UMP, est à l''uvre. Et de quelle manière, sacré nom d'une pipe en écume ! Ce personnage théâtral légendaire d'Alfred Jarry a en effet brigué récemment la présidence de l'UMP. Il s'appelle précisément Jean-François Copé ou se nomme François Fillon. Après la proclamation des résultats par une commission électorale au nom à la noix de COCOE (Commission de contrôle électorale), ce fut alors une immersion ubuesque dans la Commedia Dell'arte. Depuis plusieurs jours, et ce n'est pas prêt de finir, vaudeville, mimes et pantomimes, pis encore, pantalonnade, polichinellerie, bouffonnerie, épices et condiments du théâtre de boulevard animent la rubrique permanente de l'Union de Matamore et de Pantalone (UMP). Les deux gugusses sont entourés d'une kyrielle d'Arlequin, de Polichinelle, de Scaramouche et de Mascarille qui ne manquent pas de piquant à défaut d'avoir le sel de l'humour ou de l'amour de l'un pour l'autre. Et pour saler encore un peu plus la choucroute de l'Union pour un mouvement populaire, l'UMP, avant de s'en remettre à la sagesse de son fondateur Alain Juppé, a eu finalement la savoureuse idée de solliciter l'arbitrage d'une drôle de COCOE électorale. Celle-ci a même oublié de compter dans les scores finaux les suffrages de trois départements d'Outre-mer, d'où, de part et d'autre, les contestations récurrentes des résultats annoncés ! Et, pour relever un chouia la tambouille électorale, Jean-François Copé s'appuie, lui, sur une CONARE de l'UMP, c'est-à-dire une Commission nationale de recours électoral tout à sa main ! L'impossible n'est pas français, dit-on, mais UBU est bien le roi incontestable de l'UMP ! François Fillon, qui ne veut reconnaître que la sage intercession d'Alain Juppé, le père historique de l'UMP, estime que la CONARE est une concubine politique de François Copé.
Et, de ce fait de suspicion, la récuse dare-dare, derechef et bille en tête. Ainsi, comme dans un couple gay qui s'aime à la folie, l'UMP a désormais deux papas illégitimes. Et dans le sillage de ce joyeux lupanar politicard, comme dans la pièce «Ubu roi» d'Alfred Jarry, le Capitaine Bordure, à l'image du militant de base de l'UMP, s'écrie : «mais enfin Père Ubu, ne voyez-vous pas que le peuple (de droite) attend le don joyeux avènement» du chef enfin légitime du parti ' Mais, ne l'entendant pas de cette oreille, François Ubu et Jean-François Ubu, comme dans la pièce du même Jarry, répondent, chacun à son tour : «oui et nous éblouirons (encore) nos compatriotes des récits de nos aventures merveilleuses.» Et, se tournant l'un vers l'autre, chacun crie à l'endroit de l'autre «embrochez la bête, cuisez la bête, j'ai faim, moi» d'être le prince de l'UMP qui serait un jour roi de l'hexagone et de l'Outre-mer ! Les deux olibrius de l'UMP ne seraient-ils pas, tout compte électoral mal fait, le double symbole du délire du pouvoir et de l'absurdité des ambitions personnelles. On aurait dit Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo rivalisant de ridicule farcesque en se proclamant l'un et l'autre président de Côte d'Ivoire après les élections présidentielles de 2010. Sauf que sur ce coup-ci, les Nations Unies ne s'en sont pas mêlées et l'armée française n'est pas intervenue, comme en Côte d'Ivoire, pour installer à la présidence un des deux protagonistes. A l'heure où le journal
La Tribune est sous presse, dans une UMP sous pression et au bord de la dépression, on joue toujours, au choix, Les Rustres de Goldoni, Tartuffe ou encore l'Imposteur de Molière. Le grand-guignolesque continue et, aux dernières nouvelles, les deux
zigomars, François et Jean-François font toujours les zouaves. Sans faire rire la France mais en faisant poiler la terre entière.
N. K.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)