Algérie

Turquie : Erdogan aura-t-il sa Constitution '



Turquie : Erdogan aura-t-il sa Constitution '
« Il y va de son souffle réformateur et du «modèle turc» qu'il veut exporter dans les pays arabes en révolution». Le Parti de la justice et du développement (AKP) a certes  gagné, et  pour la troisième fois consécutive depuis 2002,  les élections de dimanche avec la possibilité de former seul un gouvernement, mais il n'a pas eu les 367 sièges nécessaires pour modifier la Constitution élaborée par la junte militaire en 1982, soit  deux ans après le putsch du 12 septembre 1980, sans  consulter l'opposition qui, dans son ultime pied de nez,  a fait élire comme députés 9 prisonniers, certains condamnés pour complot contre le gouvernement, d'autres pour collusion avec la rébellion kurde.  Il n'a même eu 330 élus pour aller à  un référendum sans le soutien des autres partis. Recep Tayyip Erdogan dont le parti a fait élire 326 députés seulement, à  la Grande assemblée nationale, doit négocier avec le Parti  républicain du peuple (135 élus), le Parti de l'action nationaliste (53 sièges) et le Parti de la paix et de la démocratie (36 députés) pour «rédiger» cette «constituante» qui ne dit pas son nom qu'il veut «libérale», «digne»Â  et … surtout taillée à  sa mesure pour lui permettre de briguer le fauteuil de chef de l'Etat, dans le cadre d'un régime présidentiel «à l'américaine». Erdogan, qui avait régulièrement recouru aux attaques, parfois personnelles, contre ses opposants, réussira-t-il maintenant qu'il sait que 49, 6 % de l'électorat ne sont pas avec lui, à  faire preuve d'une volonté réelle de recherche d'un compromis ' Il y va de son souffle réformateur et du «modèle turc» qu'il veut exporter dans les pays arabes en révolution. Les «36» élus kurdes pourraient lui tendre la main s'il consent à  accepter un statut d'autonomie à  leur peuple. Abdallah Ocalan, le dirigeant emprisonné des rebelles kurdes, n'a-t-il pas menacé récemment Erdogan d'une guerre totale s'il n'engage pas des négociations sérieuses avec son mouvement ' Les  laïcs qui ont peur pour l'avenir de la démocratie en Turquie - la décennie sous le gouvernement de l'AKP n'a pas favorisé l'apparition d'un mouvement politique alternatif, à  gauche comme à  droite - pourraient eux aussi négocier avec le Premier ministre s'il tourne le dos à  ses tendances autocratiques et à  sa volonté d'islamiser la société en catimini et se montre ce «garant de  tous  les différents modes de vie et croyances» au pays de Kemal Atatürk, placé 17e économie mondiale et 6e en Europe.


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