Algérie

Tunisie : Signe de reprise de l'économie malgré ses difficultés


Malgré les craintes populaires de plus en plus visibles quant à la stabilité du tissu socio-économique tunisien, les dirigeants et principaux acteurs économiques ne cessent d'éprouver un certain optimisme à la lumière des indicateurs des premiers mois de 2012. L'économie tunisienne a enregistré en début de 2012 une hausse de la production, des exportations, des entrées touristiques et des recettes en devises, d'après un récent communiqué de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Ces indicateurs "tangibles" constituent "des prémices de l'amélioration de l'économie tunisienne et résultent de données objectives", a déclaré le Gouverneur de la BCT Mustapha Kamel Nabli lors d'un entretien médiatique. Dans les quarante premiers jours de 2012, les exportations manufacturières tunisiennes ont progressé de 16% par rapport à la même période de 2011 et de 19,8% en comparaison avec celle de 2010. D'après les chiffres de la BCT, les importations de biens d'équipement ont augmenté de 19% par rapport à 2011 et de 5,4% par rapport à 2010. Du côté des recettes touristiques, la hausse est d'environ 10,7% (janvier 2012) par rapport à janvier 2010. "L'ensemble de ces indicateurs est considéré comme un signe d'une reprise de l'économie tunisienne, mais il demeure "prématuré de déterminer un taux de croissance ou d'affirmer que le pays a renoué avec un taux de croissance positif", a insisté le Gouverneur de la BCT. Les chiffres officiels du gouvernement tunisien tablent cette année sur un taux de croissance de 3,5% qui permettra la création de 70 mille emplois parmi des demandes additionnelles estimées à 90 mille. Les indicateurs probants de ce début d'année n'ont pas une réalité "douteuse" qui se manifeste essentiellement dans le déficit de la balance des paiements courants, le niveau des avoirs en devises et le taux d'inflation. Suivant les dispositions du projet de loi de finances complémentaire (prochainement examiné par les députés de la Constituante), le gouvernement tunisien a accepté un taux de déficit budgétaire situé à 6,5% et un taux d'endettement de 47% et ce, sur la base de projections de moyen visant à maîtriser le déficit à la limite de 3% et à ramener le taux de la dette à moins de 40% à l'horizon 2017. D'un autre côté, la BCT prévient que "le rythme accéléré des importations jusqu'au terme du mois de février a entraîné un élargissement du déficit de la balance des paiements courants qui a atteint 1,5% du PIB". Par conséquent, le niveau des avoirs en devises continue à reculer revenant à plus de 10 millions de dinars (plus de 6 millions de dollars) soit 106 jours d'importation contre 113 jours à la fin décembre 2011, selon le communiqué de la BCT. Les craintes des économistes et professionnels tunisiens oscillent également autour de la politique monétaire tunisienne partant de la baisse de l'intervention de la BCT durant la première moitié du mois de mars courant. L'injection moyenne de liquidité sur le marché a reculé d'environ 3 917 millions de dinars (février 2012) à 3 729 millions de dinars (mars 2012) et le taux d'intérêt moyen a passé durant la même période de 3,42% à 3,51%, toujours selon la BCT. Comparé à celui des deux premiers mois de 2011 (3,2%), le taux d'inflation a atteint dans la même période de cette année 5,4% "sous l'effet de la persistance des pressions sur les prix de certains produits alimentaires frais", a expliqué le Conseil d'administration de la BCT. Cependant, le taux d'inflation (hors produits alimentaires) s'est maintenu à un taux de 4,1% pour le deuxième mois consécutif (février et mars 2012), a encore informé le Conseil d'administration de la BCT.
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