La crise politique est désormais consommée en Tunisie. Ce sont simplement les tares, le manque d'expérience politique, l'inconsistance et même 'l'aplat-ventrisme" de la classe politique qui a conduit le pays à cette situation.
La discorde, qui a élu ses quartiers un peu partout, la guerre sans merci entre l'opposition et la troïka divisée, Ennahda divisé par le spectre des divisions et des désertions reniant même le CPR et d'Ettakatol, fragilisés par les scissions et les ruptures de ban. Et Ennahda est gagné lui aussi par le spectre des divisions et des désertions, tel est le lot quotidien de la vie politique en Tunisie qui risque de basculer dans le chaos. Ça serait une résultante.
Cependant, le remaniement ministériel escompté n'arrive guère à pointer. Cela devient un peu pathétique. Et le chef du gouvernement en est réduit à faire face à un dilemme. D'ailleurs, M. Hamadi Jebali menace lui aussi de jeter l'éponge au cas où aucun consensus ne serait possible autour d'un remaniement. Ce dernier traîne en longueur depuis pas moins de sept mois. Et tout en est paralysé. Le pays, l'économie, l'administration, les chantiers politiques, la diplomatie, tous les secteurs névralgiques sont dans l'expectative. Tout le monde a l''il rivé sur les prochaines échéances électorales. Comme si cela allait changer quelque chose. Le mal est plus profond qu'on ne le pense. Et la réalité du terrain est là pour prouver que la Tunisie en a pour longtemps pour sortir de ce marasme. L'économie est en panne, les exportations stagnent, l'investissement est en net recul, les prix augmentent vertigineusement, le pouvoir d'achat et le moral des ménages dégringolent, l'insécurité règne, la menace terroriste, la corruption grimpante, l'angoisse du lendemain vire au cauchemar. La troïka ne veut guère assumer, et chacun de ses membres veut tirer son épingle du jeu. De son côté, Ennahda tente bien de reconstituer l'alliance gouvernementale et d'associer d'autres formations au bilan, avant la dernière ligne droite. Seulement, les plus tentés par le pouvoir n'y vont guère les yeux bandés. Tel est le cas du mouvement Wafa ou de l'Alliance démocratique, pour ne citer qu'eux. Côté opposition, après avoir tergiversé et pesé le pour et le contre, certaines formations ont décidé de sceller définitivement le point de non-retour avec Ennahda. Ils ne voudraient guère devenir le dindon de la farce. Surtout que des formations telles que l'ex-PDP ont comptabilisé, à leurs dépens, risques et périls, les dangers et les effets contreproductifs de l'empressement à s'associer au pouvoir. En fin de compte, à quelque chose malheur est bon. L'actuelle crise gouvernementale instruit beaucoup plus qu'elle ne révulse.
On doit bien connaître la classe politique, les hommes auxquels on doit remettre les clés de la maison via les consultations électorales. Et il n'est jamais trop tard pour savoir. Dimanche, Hédi Ben Abbès, membre du bureau politique du CPR (Congrès pour la République), a fait part de ses regrets pour l'absence d'accord jusqu'à présent sur le remaniement ministériel, avertissant contre le risque d'une crise politique majeure dans le pays. Dans une déclaration à l'agence TAP, avant le démarrage de la réunion du conseil national extraordinaire du CPR, Ben Abbès a exprimé l'espoir de parvenir un accord final parce que, selon lui, le pays ne peut plus supporter de crise profonde dans une conjoncture économique relativement difficile. Si les propositions du CPR ne rencontrent pas de réactions positives, le conseil national du parti annoncera sa position officielle au terme de sa réunion qui devait se poursuivre dimanche soir, jusqu'à 21h00, a-t-il signalé. A l'ordre du jour du conseil national du CPR, l'élaboration de la feuille de route du parti pour la prochaine étape, outre les concertations au sein de la troïka sur le remaniement ministériel.
I. O.
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Posté Le : 05/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Imed O
Source : www.liberte-algerie.com