Le procès de Ayoub Messaoudi, un ancien conseiller du président tunisien Moncef Marzouki, poursuivi pour avoir critiqué de hauts responsables de l'armée qu'il a accusé de 'trahison d'Etat' sur fond d'extradition de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, s'est ouvert jeudi devant le tribunal militaire de Tunis. Jugé notamment pour 'atteinte à l'institution militaire', il risque jusqu'à cinq ans de prison, selon l'un de ses avacats, Charfeddine Quellil.
Le prévenu avait reproché au chef d'Etat-major des trois armées, Rachid Ammar, et au ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi d'avoir tenu le président de la République qui est leur chef hiérarchique en tant que chef suprême des forces armées, dans l'ignorance de la mesure d'extradition décidée par le chef du gouvernement, l'islamiste Hamadi Jebali.
Les deux responsables incriminés qui, le jour de la livraison de l'ex-Premier ministre libyen fin juin dernier, accompagnaient le président Marzouki dans un déplacement au sud du pays, n'avaient pas soufflé mot à leur supérieur hiérarchique.
M. Messaoudi qui avait démissionné à la suite de ce qu'il qualifie de 'trahison', considère que le procès qui lui est fait est 'éminemment politique'. Il estime que les déclarations qu'ils a faites à la presse à ce sujet entrent dans le cadre de la liberté d'expression.
'Mon but est de dévoiler la vérité et de lever le voile sur les secrets de cette affaire (l'extradition)', a-t-il déclaré à la PANA peu avant le début de l'audience. Il estime que les circonstances qui ont entouré l'extradition de M. Mahmoudi constituent 'le symptôme de la destruction de l'Etat et du non respect de ses institutions'.
Selon lui, 'il y a un parti hégémonique, Ennahdha (au pouvoir) qui est en train de saper les bases de l'Etat et qui mène le pays sur le chemin de la dictature et non pas vers une vraie démocratie'.
Plusieurs organisations non gouvernementales dont Human Ritghs Watch (HRW), Reporters sans frontières (RSF) et l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) ont appelé à l'arrêt des poursuites engagées contre M. Messaoudi.
La militante des droits de l'Homme, Néziha Réjiba, présente dans la salle pour soutenir l'accusé, a dénoncé 'un procès d'opinion', plaidant pour la suppression des tribunaux d'exception.
Lors de l'audience, le prévenu a maintenu ses propos en dépit des tentatives du président du tribunal Moncef Dhouib de l'infléchir.
Après les plaidoieries des avocats de la défense qui ont notamment réclamé la levée de l'interdiction de voyage dont fait l'objet leur client, le tribunal a reporté les débats au 21 septembre.
M. Messaoudi a été empêché en juillet dernier de se rendre à Paris pour joindre son épouse et ses deux enfants qui y résident.
Pana
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Posté Le : 15/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Maghreb Emergent
Source : www.maghrebemergent.info