Algérie - Revue de Presse

Tunisie : Ouverture aujourd'hui de l'Assemblée constituante



«Cet évènement constitue une deuxième indépendance pour la Tunisie», a déclaré Ahmed Mestiri, cité par l'AFP, figure politique de l'indépendance du pays en 1956. «C'est le symbole de la rupture avec l'ancien régime et l'installation d'un pouvoir légitime», a ajouté cet ancien opposant à  Ben Ali. L'Assemblée, composée de 217 élus, dominée par le parti islamiste Ennahda avec 89 sièges et ses deux partenaires de gauche, le Congrès pour la République (CPR, 29 sièges) et Ettakatol (20 sièges), a pour mandat de rédiger une nouvelle Constitution, la deuxième en Tunisie depuis l'indépendance en 1956. Elle légiférera et désignera un Exécutif jusqu'aux prochaines élections générales. Les trois principaux partis se sont mis d'accord, ce week-end, sur la répartition des postes-clés, qui devra cependant àªtre confirmée par l'Assemblée souveraine. Selon l'accord de principe, Mustapha Ben Jaafar, chef d'Ettakatol, devrait accéder à  la présidence de la Constituante ; Moncef Marzouki, dirigeant du CPR, devrait prendre la présidence du pays ;  Hamadi Jebali, d'Ennahda, est appelé à  diriger le futur gouvernement. Expérience nouvelle La séance inaugurale de l'Assemblée se tiendra dans le palais beylical qui abritait l'ancien Parlement, au Bardo (10 km à  l'ouest de Tunis) et donnera lieu à  l'élection ou la cooptation de son président et de deux vice-présidents, un homme et une femme selon la tradition. Les élus de l'Assemblée devront aussi élaborer et adopter un règlement intérieur qui déterminera son fonctionnement.
Le texte devrait se baser sur un projet rédigé par un comité d'experts de la Haute commission des réformes politiques mise en place après la révolution et dissoute le 13 octobre dernier. Face à  la majorité du triumvirat Ennahda,CPR et Ettakatol, les autres formations politiques de gauche, à  savoir le Parti démocrate progressiste (PDP) avec 16 sièges et le Pôle démocratique moderniste (PDM) qui a obtenu 5 sièges, se rangeront dans l'opposition. Des pourparlers ont tardivement commencé pour la composition d'un front. Une inconnue subsiste sur l'attitude qu'adopteront les élus de La Pétition populaire, une formation indépendante totalement inconnue avant les élections, qui a raflé 26 sièges et se retrouve la troisième force de l'Assemblée. Le dirigeant la Pétition, Hechmi Haamdi, homme d'affaires basé à  Londres, a annoncé dimanche sur sa chaîne de télévision, Al Mustakilla, qu'il «gelait immédiatement ses activités politiques en Tunisie» et n'a donné aucune consigne à  ses élus, dont certains se sont déjà désolidarisés de lui. Les autres forces représentées à  la Constituante sont l'Initiative, de Kamel Morjane, un ex-ministre de Ben Ali (5 sièges), Afek Tounes (libéraux, 4 sièges), le PCOT (communistes, 3 sièges). Les seize derniers sièges sont répartis entre petits partis et indépendants. L'enjeu principal de la Constituante porte sur la nature du nouveau régime, les prérogatives et pouvoirs des futurs dirigeants, les uns proposant un régime parlementaire unicaméral à  l'exemple d'Ennahda et d'autres un régime présidentiel aménagé ou mixte. Le gouvernement provisoire de Béji Caïd Essebsi, formé un mois un demi après la fuite de Ben Ali, le 14 janvier, en Arabie Saoudite, restera en fonction jusqu'à la passation de pouvoir à  la nouvelle équipe.


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