Mehdi Jomaâ, un premier ministre pour terminer la transition (dr)Mehdi Jomaâ, actuel ministre de l'industrie a été nommé samedi chef du gouvernement après deux mois de dialogue national chapeauté par un quatuor d'organisations nationale dont la puissante UGTT. Après 9 heures de discussion, il a fallu trancher, malgré les protestations d'une partie de l'opposition, pour désigner le nouveau Premier ministre qui doit former un cabinet d'indépendants. Le consensus étant impossible, il a fallu à l'issue d'une longue journée de négociations regroupant 21 partis politique recourir au vote. "Le dialogue et les discussions ont abouti à un vote et au choix de Mehdi Jomaâ comme candidat au poste de chef du gouvernement", a confirmé Houcine Abassi, secrétaire général du syndicat UGTT et principal médiateur dans les pourparlers qui a estimé que le dialogue national n'a pas échoué. Ingénieur, diplômé de l'Ecole nationale des ingénieurs en 1988, le premier ministre désigné n'a pas d'appartenance partisane. Il a fait une carrière dans le privé et a été directeur d'une division d'Hutchinson, filiale du français Total spécialisée dans l'aérospatiale. Il est entrée dans le gouvernement Laarayedh, en février dernier après la démission du gouvernement de Hamadi Jebali à la suite de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd.Reste la constitution et le calendrier électoralMehdi Jomaa devrait former son gouvernement au plus tard dans quinze jours, conformément à la feuille de route. « Nous avons accepté un gouvernement apolitique alors même que le gouvernement d'Ali Larayedh a la majorité (à l'Assemblée nationale constituante). Le but est de mener la Tunisie vers la démocratie", a déclaré, Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda. Il s'est dit également convaincu que la Tunisie, « premier pays à avoir connu une révolution sera «le premier à être un modèle démocratique". Il reste à attendre ce que décidera la partie de l'opposition qui persiste à refuser le choix. C'est le cas du parti le plus important de cette opposition, Nidaa Tounès qui a boycotté le vote en estimant qu'on ne « peut pas choisir comme chef de gouvernement un membre du gouvernement sortant ». « Le Premier ministre choisi ne sera pas un Premier ministre de consensus", a dénoncé Issam Chebbi, un des chefs du parti Républicain. L'opposition ne parvient plus à mobiliser sur le terrain, de nombreux tunisiens étant lassés par un jeu politique marqué par la confusion et l'obstruction. La désignation par vote et non par consensus d'un nouveau Premier ministre n'est pas une surprise. Elle était pratiquement inévitable. Il reste encore à adopter la future Constitution et à fixer le calendrier électoral pour sortir d'une transition qui a trop duré alors que le pays fait face à de grandes difficultés économiques, à la montée du terrorisme et à des velléités de l'ancien appareil sécuritaire de Ben Ali de peser sur le cours des évènements.
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Posté Le : 15/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Rabia
Source : www.maghrebemergent.info